Critique Manga Dragon Ball Super #1

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Dragon Ball Super

par Charlie One le sam. 8 avril 2017 Staff

Voilà c’est fait ! Le premier tome des nouvelles aventures de Son Goku & cie est enfin sorti ! Et s’il est besoin de faire un rappel : cette suite à DRAGON BALL a d’abord pris la forme de deux films BATTLE OF GODS et THE RESURRECTION OF F qui ont, ensuite, ouvert le chemin pour le nouvel animé DRAGON BALL SUPER, qui s’est vu, pour finir, décliné en manga. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n'est-ce pas !


Mais commençons par un moment de lucidité : le fait que cette version papier soit arrivée en dernier n’est pas vraiment une bonne chose. Le problème étant que la licence est mondialement connue, un monstre de popularité qu’on ne présente plus et qui laisse supposer que tout fan qui se respecte a forcément vu les films et/ou lu leur équivalent anime comics mais aussi - et j’y reviendrais après - les autres travaux de TORIYAMA….


C’est quelque chose qui personnellement m’insupporte. Il y a quelque chose de remarquable dans ces projets s’étalant sur plusieurs supports mais aussi incroyablement contraignant et irritant lorsque le lecteur est obligé de tout consommer pour être sûr d’avoir toute les informations. Et j’ai dû m’y plier car après avoir donc vu BATTLE OF GODS et lu THE RESURRECTION OF F, il est objectivement difficile de voir dans ce tome 1 une introduction satisfaisante. Pour éviter, je suppose, une longue redite des précédents projets aux plus fidèles, il a été décidé d’en proposer une version très raccourcie et parsemée d’ellipses. Un choix discutable pour ceux qui se lancent dans la suite de DRAGON BALL par cette nouvelle mouture trop précipitée, et discutable pour ceux qui connaissent déjà ces événements, car on a tout simplement l’impression d’avoir une version au rabais dans les mains !


L’effet de précipitation est, entre autre, énormément ressenti lors de la mise en scène des nouveaux modes Super Saiyan Divin (ou God - SSG) et le niveau Super Saiyan du Super Saiyan Divin (SS SSG)… C’est un peu ridicule, même pour DRAGON BALL qui reste une belle référence dans le domaine du level up ! Concrètement, j’étais moyen fan du mode d’acquisition de cette nouvelle transformation dans le premier film car facile et manquant de l’aura spectaculaire d’antan (un comble quand on sait qu’Akira TORIYAMA dirige et supervise le tout) mais le changement de niveau dans le second volet, bien qu’arrivant également en claquant des doigts (surtout pour Vegeta), était déjà plus satisfaisant car s’inscrivant dans la veine de DRAGON BALL Z. Le film a pourtant été exclu de ce récap… Cela aurait certes encore retardé le lancement de l’arc des univers 6 et 7 mais pourquoi donc l’introduire au détour d’une fin de chapitre pour ensuite le balayer par un encadré… Je suis perplexe face à ce choix dont l’alternative était simplement d’effacer toute mention des événements et cela n’aurait strictement rien changé au manga! Absolument rien.


Enfin, je vais aborder le cas JACO, personnage évoluant dans l’univers DB et introduit dans un one shot indépendant. Les crossovers peuvent être cools mais j’ai tout de même une question pour l'auteur... Si on n’est pas intéressé par le one shot du personnage, on fait quoi ? Autant dans les comics, tout est enchevêtré autant pour DRAGON BALL, le réflexe n’est pas le même et on se demande bien d’où sort cet alien de la patrouille intergalactique qui connaît Bulma et… sa sœur ?! C'est dommage.


En d'autres termes, je trouve que le choix de cet entre-deux censé satisfaire tout le monde est une belle erreur. D’autant plus lorsqu’au milieu de cette redite bâclée, on nous introduit au nouveau concept des 12 univers. Un concept qui devrait permettre à TORIYAMA d’enrichir la mythologie de DRAGON BALL, car en effet, quoi de mieux que de nouveaux univers à porter de main pour multiplier les possibilités de nouveaux arcs, mais visiblement, on va y aller doucement. PARADOXE. Un coup, c'est trop précipité, un coup, c’est trop basique.


Et trop gentillet. Je le redis, la nostalgie y jouant bien sûr son rôle, je suis bien plus friand des combats et de l’ambiance plus « sérieuse » de la série que j’ai connu alors que la diffusion l’arc Cell battait son plein et c’est donc avec une certaine difficulté que j’accueille ce retour en arrière en matière d’atmosphère générale. Le ton se veut léger et bon enfant, avec un Son Goku toujours à côté de la plaque et un Vegeta râleur, mais vire au ridicule à plusieurs occasions, notamment avec l’obsession de Beerus pour la bouffe (me rappelant un certain… Boo !) ou lors de l’excursion sur la planète Zuno ou encore à la rencontre du fameux guerrier surpuissant aux gros tétons… On est donc un peu loin de ce que j’aime chez DRAGON BALL et les quelques rares moments excitants en sont pas mal gâchés, que ce soit par le manque de travail de mise en place et de tension soit par la simplicité de la mise en scène (le combat contre le gros nounours...).


Pour finir sur une note plutôt positive, vous n’êtes pas sans savoir que Akira TORIYAMA n’est pas au dessin pour cette suite, laissant à son protégé TOYOTARO le privilège de mettre en image ce nouveau scénario. Les plus critiques et observateurs d’entre nous remarqueront sans trop de problème les différences entre les deux artistes. A titre personnel, le trait me parait un peu plus arrondi, moins incisif et nos héros… beaucoup plus sveltes avec des muscles plus affinés. C’est différent mais pas forcément mauvais et dans l’ensemble, je dirai même que TOYOTARO s’en sort admirablement bien. On lui reprochera surement son manque de régularité avec davantage d’approximations selon les planches. Des défauts qui s’estomperont sans trop de doute avec le temps et l’expérience.

En bref

DRAGON BALL SUPER volume 1 c’est donc avant tout une déception. Une déception car seule la moitié du tome est originale. Une déception car les personnages que sont Beerus, Champa, Whis et Vados manquent d’une aura correspondant à leur statut universel. Une déception car les nouveaux pouvoirs de nos héros sont imposés sans réel travail précurseur. Une déception car le début de l’arc des univers embraie sur une des ficelles les plus classiques du genre : un tournoi. Je suis sévère avec cette reprise car j’en attends beaucoup et j’attends qu’elle me fasse vibrer comme à la belle époque. Ce n’est pas tout à fait ça pour le moment mais je ne perds pas espoir. Les choses sérieuses ne devraient pas tarder à arriver.

4
Dragon Ball Super
Positif

Le retour de nos héros préférés

Le concept de multivers introduit

Le passif de DRAGON BALL qui nous rassure sur le potentiel de cette suite (teasing d'un arc futur en interview de fin)

Des dessins fidèles à l'esprit de la série, bien que perfectibles

Negatif

Le résumé bâclé des films/anime comics

Un crossover dispensable

Des dieux de la destruction pas très sérieux

Des montées de niveaux non travaillées

Un manque de reconnexion avec Son Gohan, Piccolo & Cie

Un début de tournoi pas très inspiré

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