Critique Manga Baltzar : la guerre dans le sang #12

Assister à un coup d'état militaire en direct !

Alors que ça fait deux ans que nous n'avons pas eu de nouveau tome en français, il est vraiment à regretter cette situation tant ce précis de stratégie militaire est passionnant à lire de tome en tome.

Chaque tom est un peu plus l'occasion d'innover et de nous montrer la variété de stratégies possibles en fonction des situations et on peut dire que ça a évolué depuis les débuts de la série où nous étions enfermés à l'Académie militaire, désormais ce sont des états qui s'affrontent et même des partis au sein des états qui font des coups. Rien à voir ! 

Dans ce nouveau tome, l'armée de Weiben passe d'ailleurs à l'action pour se débarrasser de son roi et prendre les pleins pouvoirs. Action réussie et situation politique explosive au milieu de laquelle notre héros, Baltzar, va se retrouver enliser jusqu'au cou. 

Pour nous lecteurs, ça signifie plein d'action militaire palpitantes à suivre, surtout avec les évolutions technologiques qui se déroulent sous nos yeux. Finie la guerre à cheval, place aux engins à roues et moteurs. On assiste ainsi à une passionnante attaque de train en route par des automobiles de compétition. On se serait cru en plein Farwest, j'ai adoré ! C'était vif, percutant, explosif aussi, plein de tension, de suspense et de surprise avec des attaques sur les wagons, à l'intérieur avec des civils pris en bouclier, sur le toit avec de sacrées passes d'armes et même sur les rails avec un final bien surprenant. Excellente séquence très cinématographique. 

Mais l'auteur ne pense pas qu'au grand spectacle, il développe aussi un vrai projet politique dans son oeuvre, nous montrant toutes les facettes que peut prendre la direction d'un pays. J'ai trouvé très intéressant, ici, d'assister à la prise de pouvoir de l'armée et à la manière dont elle verrouille et s'assure tous les pouvoirs. C'était glaçant et fascinant. Le mangaka est très efficace pour assurer aussi le spectacle dans la politique, en utilisant par exemple ici, la figure d'un héritier en fuite un peu excentrique qui ne veut pas du pouvoir. Il n'en faut pas plus pour nous offrir course-poursuite et attaque larvée contre l'armée régnante. C'est très bien pensé.