Critique Manga Le Charme de l'uniforme #1

Essayer le kamasutra avec son patron ?

Soleil Manga s'est fait une spécialité de ces shojos mangas Ladies où un léger érotisme et surtout beaucoup d'humour sont présents. Alors dans la veine des Yuki Yoshihara, voici Le charme de l'uniforme, une romance au bureau fort cocasse et inattendue.

Issu du Betsucomi Flowers et toujours en cours avec 9 tomes au Japon, le titre surfe sur la mode des ladies comics et leurs romances un peu provocatrices. Cependant ici, le lien entre le titre français et le contenu est de loin assez obscur, car pas de fétichisme de l'uniforme comme je le craignais, mais plutôt une romance farfelue entre une fille de bonne famille obsédée par son kamasutra à elle et son chef et collègue, adepte non assumé du masochisme dans ses relations. Vous êtes prêts ?

Nous ne sommes définitivement pas sur de la grande littérature. Les dessins sont basiques. L'histoire est racontée de manière amusante mais sans grand relief, avec juste la bonne idée de nous faire revivre parfois certaines scènes d'un autre point de vue pour en comprendre les imbroglio et nous amuser un peu plus. Le but est clairement de divertir et c'est tout, ce à quoi l'autrice réussit assez bien.

Je me suis ainsi amusée à découvrir avec surprise Miu Sakuramori, employée dans une entreprise de fabrication de belles poupées de luxe, qui rêve depuis toujours d'essayer les 48 positions de son livre de chevet, une sorte de modèle simplifié du kama sutra. Sans qu'on sache trop ce qui lui prend, au cours d'un voyage d'affaire, elle propose à son chef au beau fessier d'expérimenter l'une de ses positions avec elle. Adepte du sadomasochisme, ce dernier, sans y prêter, est en fait très intéressé et accepte !

L'autrice a un certain don pour mettre en scène de manière très soft cette histoire totalement ubuesque et farfelue d'une employée qui a l'air toute gentille et mignonne, mais qui assume sereinement ses désirs et fait tout pour y répondre avec des hommes consentants. C'est rafraîchissant d'assister à une telle liberté de ton, à défaut ensuite de les voir en action, la mangaka résumant les scènes pimentées au plus en 2 cases où on ne voit pas grand chose. C'est très soft. C'est rigolo aussi grâce aux désirs assez particulier, avec accessoires, de l'héroïne et les dénouements parfois un peu rocambolesques impliquant les pompiers ^^! 

Le problème vient plutôt du ton qui se veut léger mais ne va pas jusqu'au bout, qui se veut sulfureux mais qui reste en surface. Bref, l'écriture est superficielle et ne va pas au bout des choses. Dommage. On est ainsi face à des personnages sans grand intérêt pour le moment. On est confrontée à une écriture banale où cela s'enchaîne sans grande saveur. Il y a du potentiel, mais ça manque cruellement de vie.