Critique Manga Les Vestiges d'un Parfum #1

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Les Vestiges d'un Parfum

par Tampopo24 le lun. 18 déc. 2023 Staff

Accident industriel & Dark Romance

Je suis une fan depuis de longues années d'Asumiko Nakamura. Je l'ai découvert en anglais avec son sombre Utsubora et j'ai poursuivi en français avec Dokyousei et tous ses autres titres, que j'ai tous adorés. Mais là, ça m'est vraiment compliquée de vous parler positivement de ce titre qui vient de sortir chez Hana, tant il est moralement problématique...

L'éditeur avait bien fait les choses avec les triggers warning nécessaires sur la 4e de couverture. Il n'y a donc aucune tromperie sur la marchandise. Je savais qu'il serait question de viol, inceste et scènes de sexe explicites. Je ne m'attendais cependant pas à ce que ça aille aussi loin dans le moralement répréhensible non dénoncé, car sous prétexte de dramaturgie, l'autrice va très loin. Trop loin ?

Tout le questionnement est là quand on lit ce titre : jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour vivre un drame entre deux frères par alliance qui taisent leur désir et ne peuvent l'exprimer que dans des simulacres de viols et autres moments légèrement BDSM, le tout sous le regard consentant du fils de l'un d'eux parfois ?! 

J'avoue que moi, je n'ai pas pu. Oui la mise en scène graphique de l'autrice est belle. Comme toujours avec elle, c'est une vrai virtuose quand il s'agit de dramatiser une scène par travers ses crayons d'une belle et profonde noirceur. Le pinceau court et transperce les pages pour nous. Les émotions des personnages coulent à travers les pages avec ce rapport intrinsèque au fluide qu'on lui connaît. Mais est-ce que ça suffit à faire oublier un sujet moralement plus que douteux ? Non.

Les amateurs de Dark Romance trouveront certainement leur plaisir ici. Moi, dès le début quand le fils de Shinobu piège son père pour permettre à son frère par alliance Takezo de le violer, j'ai compris que ce ne serait pas possible. Déjà, je trouve cela d'un surréalisme complet, ce qui m'a empêché d'entrer dans l'histoire. Mais en plus que son oncle le laisse assister à la scène en étant dans la même chambre ? Impossible !

Je n'ai donc pas du tout aimé l'histoire. Je trouve les personnages totalement caricaturaux, de Takezo qui pleurniche de trop et est l'homme fade et faible par excellence, en passant par Shinobu et sa froideur de prince lointain. On dirait un pauvre hommage aux vieux mangas se déroulant dans des internats de garçons. En plus, ce n'est qu'un enchaînement de chapitres conduisant immanquablement à leurs coucheries, avec juste quelques réminiscences venant entrecouper cela et approfondir, si on veut, leur psychologie.C'est extrêmement prévisible. 

En bref

Première réelle déception pour moi avec Asumiko Nakamura, ce que je ne pensais pas voir arriver. Je n'aime pas du tout la toxicité des Dark Romances et on est en plein dedans. L'autrice abuse de son goût pour la dramaturgie pour mettre en scène une histoire bien trop glauque et malaisante impliquant viol, voyeurisme par un enfant et inceste. C'est trop. Le plaisir à rendre le drame beau sous un pinceau ne justifie pas tout.

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Les Vestiges d'un Parfum
Positif

La beauté des planches et une mise en scène toujours aussi singulière d'une fluidité sublime

La présence des trigger warning par l'éditeur

Negatif

Tout le reste !

Un scénario bien trop glauque et malsain impliquant un enfant

Une surenchère de drames parce que "c'est beau"...

Un scénario téléphoné et répétitif

Du sexe à gogo pour du sexe

Inceste, viol et voyeurisme = le trio du malaise

Bref de la Dark Romance toxique

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