Critique Manga Beauty and the Beast of Paradise Lost #1

Une revisite du conte sombre et violente...

Beauty and the beast of paradise lost est le nouveau manga de Kaori Yuki, un titre terminé en 5 tomes au Japon, mais que nous découvrons à peine dans nos contrées.
En revanche, Kaori Yuki est une mangaka que l'on n'a plus besoin de présenter je pense, on lui doit de très nombreux titre comme Angel Sanctuary, Devil's Lost Soul ou encore Ludwig Revolution, et j'en passe parce que sa bibliographie est plutôt longue. Peut-être êtes-vous un ou une adepte de cette mangaka ou vous avez déjà tout lu d'elle, ou alors, vous êtes peut-être comme moi, vous la connaissez de nom, de par ses titres, mais vous n'en avez jamais lu, et bien, j'y ai remédié avec ce nouveau titre.
C'est une mangaka que j'ai toujours eu envie de découvrir, mais je n'ai jamais osé passer le pas, parce que j'avais l'impression que l'univers de la mangaka n'est pas vraiment ce que je cherche ou ce dont j'ai l'habitude de lire. Mais j'ai profité de cette nouveauté en peu de tomes pour la découvrir, et je reconnais ne pas être déçue, j'ai vraiment beaucoup aimé ce que j'ai lu !

Pour placer le contexte de Beauty and the beast of paradise lost, on fait la rencontre de Belle, une jeune fille issue de la noblesse comme on pourrait dire, qui vit avec ses parents. Mais un jour, elle décide de se rendre dans la forêt interdite en quête d'une rose rouge, mais si elle rentre tant bien que mal chez elle, sa mère n'aura pas cette chance victime de la Bête. Quelques années plus tard, alors qu'elle vit avec son père, qui la tient enfermée dans sa chambre pour la cacher  aux yeux du monde et par rancœur, Belle décide de s'enfuir, et elle fait de nouveau la rencontre de la Bête...

On le comprend très rapidement, mais on est clairement dans une réécriture du conte de La Belle et la Bête, avec pas mal de libertés que je trouve très sympathique, parce que la mangaka l'adapte à son propre univers.
Ce premier tome est une très bonne introduction à l'histoire, et implante bien le décor ainsi que l'ambiance. On est loin du Disney, et je pense plus proche de ce que pouvait proposer la version originale du conte. En effet, c'est plutôt sombre, violent aussi bien physique que mental surtout pour Belle.
Belle est un personnage qui m'a vraiment touché dans sa construction, dans sa souffrance où se mêle la culpabilité d'avoir perdue sa mère, et de rendre son père malheureux. Il se mêle aussi la douleur physique, puisqu’elle semble être battue par son père qui la trouve laide, qui n'aime pas ses cheveux, ses yeux. Mais aussi une perte totale de confiance en soi, face à un père qui l'enferme qui n'arrête pas de la rabaisser en lui rappelant sans cesse qu'elle est laide.
C'est un personnage qui n'a pas eu une enfance facile, qui semble vivre dans certaines illusions pour se protéger avant tout de l'extérieur. Ce premier tome lui permet de se rendre compte de ce qu'elle subit au quotidien, et qu'il faut que cela change, elle reste un être humain quelque que soit son apparence...

Et en parlant d'apparence, on est forcément amené à rencontrer la Bête ainsi que son lieu de vie. Si au départ, j'étais un peu mitigée, je me suis rapidement attachée à cet être pas forcément apprécié, et victime de sa malédiction.
Il a tout de même une représentation pas très agréable, mais je trouve que con caractère détonne un peu avec cette apparence, et ça permet de le trouver plus sympathique. Même s'il a une façon un peu abrupt de présenter les choses, ou de s'adresser à Belle, certaines de ses intentions restent bonnes. On peut presque dire que la Bête est un peu clichée dans son caractère, ce qui est plutôt intéressant.

On a beaucoup de mystères autour de la Bête encore, notamment sur la présence de cette autre Belle, sur Gisèle aussi, cet oiseau pas très gentil au fond. Mais pas seulement, on a aussi envie de comprendre et d'aider Belle dans cette quête pour se sauver, et sauver son histoire, puisqu'une autre Bête était dans le lot, et nous mène à une jeune femme intrigante. Clairement ce titre est plein de mystères, de zones d'ombres, le tout accompagné de personnages intéressants, qui parfois détonnent avec un superbe coup de crayon qui accentue certaines violences.