Critique Light novel Ce qu'il reste de nos souvenirs

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Ce qu'il reste de nos souvenirs

par Niwo le sam. 19 juin 2021 Staff

Le jour où tu mourras, je mourrai aussi.

Ce qu'il reste de nos souvenirs... Je lis très peu de light novels, non pas parce que cela ne me plaît pas, mais plutôt par manque de temps. La différence de temps de lecture entre un roman et un manga est considérable, même lorsque ce premier ne dépasse pas les 300 pages. Mais parfois, je passe outre quand un titre m'intrigue, quand une couverture m'attire. Et c'est ce que j'ai fait pour « Ce qu'il reste de nos souvenirs » par Natsuki Amasawa.

Sur le principe, j'ai beaucoup retrouvé du film d'animation « Je veux manger ton pancréas ». Deux jeunes adolescents que tout oppose qui se lient d'amitié malgré eux. Shû, le jeune garçon : introverti, qui fait tout pour rester loin des autres et éviter de s'impliquer et souffrir de ses relations. Et Naoka, l'une des membres des cardigans, le groupe de filles populaires de la classe. Cette jeune femme souffre d'amnésie progressive et a une espérance de vie d'une vingtaine d'années. Grâce à de nombreux indices, notamment la découverte d'une clé USB, Shû découvre son secret et ne parvient plus à garder ses distances.

Chacun d'entre eux va évoluer grâce à l'autre et apprendre de leurs forces et faiblesses. Ce genre de récits fait fureur depuis quelques années : deux personnages que tout oppose, liés intimement malgré eux. Et bien qu'on retrouve beaucoup de « Je veux manger ton pancréas » dans ce titre, il a tout de même ses propres spécificités qui en font un titre authentique.

Je suis rarement aussi happé par ma lecture, à tel point que je l'ai lu d'une seule traite. Le niveau de texte est accessible aux adolescents comme aux adultes mais n'en est pour autant pas enfantin.

Là où le titre va être vraiment intéressant, c'est sur ses rebondissements. Il y a énormément d'éléments de l'histoire auxquels on ne s'attend pas à leur découverte, et qui nous paraissent pourtant évident une fois qu'on en a conscience. C'est d'ailleurs un peu frustrant de se dire qu'on est passés à côté alors que c'était presque une évidence née...

Mais passons. Naoka est un personnage intéressant car sa maladie l'empêche de vivre correctement et lui donne des idées noires. C'est une femme très mystérieuse qui cache beaucoup ses sentiments en étant joyeuse. Shû, de son côté, va les cacher en étant froid et distant. Pour autant, on les sent s'ouvrir petit à petit l'un à l'autre, partager des moments doux ensemble et s'éprendre l'un de l'autre. Ils parlent alors de sentiments transparents et non pas d'amour.

A plusieurs reprises, l'auteur fait des retours dans le passé de Shû, pour nous expliquer ce qui l'a poussé à devenir aussi distant avec son entourage. Alors que du côté de Naoka, son passé est assez flou et tout ce qu'on apprend, on l'apprend d'elle. Cet équilibre a un sens qu'on découvre dans ce light novel, et qui explique à peu près toutes les zones de flou qui se sont développées au fil des chapitres.

Comme les autres titres de la collection Moonlight de chez Delcourt/Tonkam, Ce qu'il reste de nos souvenirs se base sur les émotions, sur le ressenti et la réceptivité du lecteur. Il faut savoir apprécier les histoires immersives et dramatiques, dans lesquelles la compassion est essentielle pour apprécier le récit. C'est pour moi une très belle découverte, que ce soit pour ce titre en particulier ou pour la collection Moonlight.

En bref

Ce qu'il reste de nos souvenirs est un très bon Light Novel qui respecte les partis pris de la collection Moonlight. Un titre qui se base sur le ressenti et les sentiments de ses personnages, qui sont mis à nu tout au long de l'histoire. Un schéma scénaristique que l'on a déjà vu auquel l'auteur a réussi à apporter ses propres spécificités et convictions pour nous offrir un récit de qualité.

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Ce qu'il reste de nos souvenirs
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