Critique Comics Ragnarök #1
- 1912ème
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par Jack! le jeu. 28 avril 2016 Staff
Si entendre la formule magique qui combine "Thor" et "Walter Simonson" ne vous fait pas quelques frissons dans le cou, c'est soit que votre culture comics est insuffisante, soit que vous êtes trop jeunes pour en comprendre l'effet (ou les deux).
Pourtant Thor et Simonson, c'est une grande histoire d'amour. Une histoire qui commence chez Marvel en 1983 lorsque l'artiste débarque sur la série principale du Dieu du tonnerre qu'il marque de son emprunte sous le BOOM! d'onomatopées stylisées, autant au scénario (avec sa passion pour la mythologie nordique) qu'au dessin (avec ses costumes évasés). Pendant près de quatre ans, Simonson redouble d'inventivité, multiplie les péripéties (Thor la Grenouilleuh !), les alliés (Beta Ray Bill, les trois légendes, Balder) et les ennemis (Surtur, Malekith, Loki, Hela) dans un run considéré aujourd'hui comme une référence, qu'il s'agisse de la relation entre Thor et son frère Loki (parfois bon, souvent mauvais, toujours dans son propre camp) ou de l'amourette avec Dame Sif.
Si le refus de détruire une bonne fois pour toute les héros d'Asgard obligea le ‘King’ Jack Kirby à concevoir les Néo-Dieux et le despotique Darkseid, maître de la désolante d'Apokolyps, chez DC, on pourrait presque se demander si c'est parce qu'il a été au bout de son "Ragnarok & Roll" (Thor #350-353) que Simonson a décidé de revisiter l'évènement avec plus de gravas, en rétablissant un monde mythologique à la limite du post-apocalyptique.
Car dire que cette nouvelle série Ragnarök est une ré-interprétation à cent lieux de ce que l'artiste a produit chez Marvel trente ans auparavant pourrait bien être une erreur. Tous les ingrédients sont là : le héros fonceur et tête de pioche, l'allié incongru (un Troll !), le vilain qu'il affectionne tant (Surtur) et même le domaine d'Hela, si souvent visité. Sous le couvert d'un récit qui touche à la quête d’identité dans un monde qui n'en est plus vraiment un, Simonson pourrait bien cuisiner son propre "Thor : The End"*. D'ailleurs, il est amusant de noter que l'artiste défigure son héros - sorte de Thor-Zombie – ce qui ne permet pas au lecteur de l'identifier clairement.
Avouons-le, Ragnarök est loin d'être un chef d'œuvre. Et il le sera encore moins pour de nombreux jeunes lecteurs qui le porteront au nu pour ce qu'il est : une aventure ronflante et ''bavarde'' réalisée par un maître de la vieille école. Mais même s'il est indéniable que le trait de Simonson se fait moins précis avec l'âge, la force de l'artiste réside dans sa narration si vivante qui ne se repose jamais sur une succession de cases d'une même forme et varie d'une page à l'autre.
Un plaisir coupable.
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* Collection de Marvel Comics qui permet aux auteurs de raconter la dernière aventure des héros de la Maison des Idées.
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