Critique Manga Blue period #8

7
Blue period

par Tampopo24 le ven. 8 avril 2022 Staff

Mettre les mains dans le cambouis

Blue Period est toujours une lecture aussi dense et complexe, très bavarde aussi sur l'univers des écoles d'art et elle entre ici de plein pied dans la nouvelle vie estudiantine de Yatora avec ses bonheurs et surtout ses nombreuses difficultés. 

Le début de la série, c'était montré trop pédago et donc trop bavard pour moi. Cependant depuis quelque temps, je trouvais le problème résolu. Il a au final seulement été déplacé car je dois dire que les très très nombreuses introspections de ce tome m'ont parfois fait décrocher tant elle alourdissaient la narration. 

Dommage car les propos eux sont passionnant. Nous avons d'abord une première partie, occasion de découvrir un nouveau personnage haut en couleur : Yakumo, un petit génie égocentrique qui aime être nu, qui propose également d'aborder le concept de la réalisation d'une oeuvre. Avec l'épreuve donnée par les professeurs, les étudiants doivent sérieusement se creuser les méninges et ne pas rester sur leurs acquis ou leurs premières idées et dégager plutôt la substantifique moelle de ce qui fait UNE oeuvre. C'est compliqué pour Yatora, qui après avoir été démotivé par sa première rencontre avec ses profs, se sent perdu face à ce projet. Il revient à son premier amour : Shibuya, qu'il avait déjà utilisé comme support de sa première oeuvre, mais il est perdu dans la façon de l'aborder. C'est très intéressant de suivre son cheminement surtout que cela permet d'apprendre plein de choses sur ce quartier emblématique, mais la narration pêche vraiment par bien bien trop de textes et de répétitions...

La seconde partie plus accès collectif est plus facile à appréhender et se veut plus dynamique et facile à suivre. Les étudiants se voient donner pour mission de réaliser un char, des costumes, une danses et des stands pour la fête de l'université en septembre. On retrouve alors l'ambiance des fêtes de lycée mais avec ce nouvelles responsabilités et un nouvel engagement des protagonistes. Se dégage une nouvelle figure que l'auteur souhaitait mettre en avant : Kinemi Miki, une ancienne joueuse de volley qui prend son rôle très à coeur. Entre manque de motivation et aléas climatiques, les membres de l'équipe de Yatora vont devoir apprendre à travailler ensemble et s'épauler pour mener à bien ce projet et tenter de remporter le concours. On aime le changement qui s'opère en eux, les liens qui se tissent, les difficultés qu'ils rencontrent et qui les obligent à changer. C'est classique mais efficace.

Par contre, l'ensemble manque quand même pas mal de fulgurances artistiques par rapport aux tomes précédents. On est bien plus dans l'introspection et cela manque de dynamisme du coup. Il n'y a pas l'effet wow de d'habitude étant donné qu'on est concentré sur les difficultés de chacun. Mais c'est un passage obligé et important dans leur parcours qui rendra leur évolution d'autant plus intéressante car il faut montrer que c'est difficile et que ce n'est pas ouvert à tout le monde de créer. 

En bref

Récit toujours aussi fidèle et complexe de la vie d'un étudiant en art, l'autrice jongle entre ce héros qui se démotive avant de retrouver la motivation, qui se cherche avant de se trouver, qui fait des rencontres et teste plein de choses. C'est souvent trop bavard, trop introspectif, mais encore plus souvent pertinent et propice à la réflexion. On aime se triturer les méninges avec eux.

7
Blue period
Positif

Percutant pour montrer les difficultés de la création

Sensible pour montrer les réflexions des étudiants sur leur art et le monde qui les entoure

Riche en nouvelles rencontres

Un bel esprit de camaraderie

Negatif

Trop bavard

Trop introspectif

Ayant perdu son effet wow

Manquant de réalisation artistique pour une fois

Classique

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