Critique Manga Fûka #9

8
Fûka

par Niwo le ven. 28 sept. 2018 Staff

Fûka est le genre de titre dont on n'attend rien au départ, et qui nous apporte tellement au final. Le genre de titre qui ne va pas se contenter de te conter une histoire mais qui va t'intégrer à celle-ci, aller encore plus loin et toujours te prendre au dépourvu. Ce n'est pas seulement un manga sur la musique. C'est un manga qui parle de plein de sujets de société, qui veut redonner espoir à ceux qui n'en ont plus, qui se veut tellement riche humainement. Et même si c'est parfois maladroit, peut-on vraiment s'en soucier quand le titre nous transporte ?


Haruna, au centre de l'attention


Mais pour l'heure, c'est ce neuvième volume qui nous intéresse. Et autant le dire, Yû va se faire acculer de tous les côtés. D'abord, à cause de Aoi (la « nouvelle » Fûka) ainsi que Koyuki, son amie d'enfance, il se verra confronté à des actes auxquels il ne veut pas faire face. Le vide que Fûka a laissé en lui le rend indifférent à l'amour, ou du moins, il ne veut plus avoir à le vivre. Pourquoi tomber amoureux si c'est pour tout perdre ? Mais la gente féminine autour de lui ne semble pas être de cet avis. D'abord Koyuki, bien décidée à gagner son amour, va tenter plusieurs rapprochements. Elle va aussi avoir des réactions démesurées chaque fois qu'Aoi sera proche de Yû. Et même si je comprends le fait qu'elle l'aime depuis toujours, elle devrait bien comprendre que ce n'est pas opportun de tenter ce genre de choses, surtout dans cette situation. Elle agit égoïstement, comme si tout ce que pouvait ressentir l'élu de son cœur importait peu. J'ai du mal avec ce genre de caractère, et même si elle a un côté adorable qu'on ne peut lui retirer, elle va trop loin. J'espère que Haruna finira par lui dire.


De l'autre côté, Aoi est assez paradoxale. D'un côté, elle répète sans cesse le fait qu'elle n'a pas le temps pour l'amour, que ça ne l'intéresse pas, et de l'autre, elle semble être irrésistiblement attirée par Yû. D'ailleurs, celui-ci l'associe à Fûka, lui enlevant toute identité propre. Il passe son temps à les comparer, voir jusqu'à quel point elles se ressemblent... Mais heureusement, il se ravise vite et finit par comprendre que ce sont deux personnes différentes et qu'Aoi mérite d'être considérée pour ce qu'elle est, et pas pour ce que Haruna croit qu'elle est.


Mais Haruna n'est pas accablé qu'en amour. Certains personnages finissent par lui avouer que c'est lui le problème du groupe, qu'il manque de charisme et n'a pas l'étoffe d'un chanteur. Un chanteur doit savoir maintenir l'attention du public, les impressionner et même si Yû est très motivé, ça ne fait pas mouche. Je pense qu'il lui manque LE déclic qui lui permettra de prendre confiance et de montrer son identité, son essence. Après, ce n'est pas plus mal qu'ils l'aient rappelé à l'ordre car il commençait à devenir prétentieux, à agir comme s'il avait les capacités de jouer partout. Petite douche froide, histoire qu'il comprenne qu'il a encore beaucoup de chemin à faire. Puis ça m'a évité d'avoir envie de rendre dans l'univers de Fûka pour le frapper moi-même.


Haruna est un personnage très intéressant mais peut parfois être sacrément agaçant. Il a un côté super attachant et simple qui l'adapte à tout type de lecteur : on pourrait tous être un Yû au fond. Sur certains points, sa personnalité est complexe, alors que sur d'autres, il est complètement vide... A tel point que j'ai souvent des sensations de chaud/froid quand je lis un tome de Fûka.


La passion nous anime, le monde nous appartient


S'il y a bien une morale qui prime dans Fûka, c'est qu'il faut se battre pour atteindre ses rêves. Mais de ce côté-là, la série ne va pas le faire simplement. L'auteur met de véritables obstacles entre les personnages et ces fameux buts, et c'en est d'autant plus crédible. Car c'est ça, la vie. Des péripéties infinies, qui nous rapprochent à petit feu de notre apogée, mais aussi de notre fin. Et si on abandonne, si on se décourage, alors on ne saura jamais si on aurait été capables d'aller au bout, et ça c'est dommage. Personnellement, après un tome de Fûka, j'ai envie d'aller au bout de mes rêves. Ça me boost, me motive à me dépasser. Et je pense que les titres qui s'impliquent autant se font rares.


Par ailleurs, nous sommes déjà à 9 tomes, et pourtant, je ne ressens aucune lassitude ou sentiment de tourner en rond. L'auteur a clairement un don, pour raconter de belles histoires et que tout soit parfaitement structuré. L'univers évolue à son rythme avec l'ensemble de ses personnages : au bon endroit et au bon moment.


Ne jamais se fier aux apparences


Dernier point sur lequel je voulais revenir : La directrice de la maison de disques de « The fallen moon ». Depuis qu'elle a été intégrée à l'histoire, elle est présentée comme quelqu'un de mauvais, qui n'en a qu'après l'argent en faisant signer des contrats aux jeunes talents impossibles à tenir. Même si, effectivement, elle aime l'argent, au final elle est beaucoup plus intentionnée que ce qu'on aurait pu penser. Et en plus de ça, elle fait toujours en sorte de les forcer à se dépasser.


Maintenant, j'attends de voir si Yû saura se dépasser et combler son manque de charisme, afin de faire monter son groupe jusqu'au sommet.

En bref

Fûka est tout simplement sublime, et ce tome le prouve une fois de plus. Il nous ancre de plus en plus vite dans l'univers, jusqu'à ce que l'on en oublie que c'est un manga, et pas la réalité. L'histoire a fait un sacré bon en avant avec de multiples révélations et de nouveaux enjeux auxquels nos héros vont devoir faire face. Pour moi, Fûka n'est pas de la musique, c'est de la poésie d'une pureté sans égal. Et ce, même si ce tome n'est pas le meilleur de la série en terme d'émotion.

8
Fûka
Niwo Suivre Niwo Toutes ses critiques (469)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire