Critique Comics X-Men - Deadly Genesis

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X-Men - Deadly Genesis

par Marko le ven. 15 juil. 2016 Staff

Lorsque Ed Brubaker débute son run sur les mutants, on ne peut pas dire qu’il fasse autant preuve du même degré d’inspiration que sur Captain America ou Criminal (sa série creator-owned publiée à l’origine dans le label Icon et depuis rapatriée par son auteur chez Image).

Cette intrigue typique de Brubaker, qui consiste à tirer du passé un secret bien gardé, permet de lever le voile sur un vieux sub-plot portant sur l’identité du troisième frère Summers (toute la famille Grey/Sumers est de toute façon devenue un vrai sac de noeuds au niveau de la continuité avec Cable, Madelyne, X-Man et les Askani). Par rapport à la période, ce choix constitue une étape logique en accentuant le fossé entre Xavier et ses héritiers, dont le casier est devenu de plus en plus chargé au fil des ans (Cassandra Nova, Danger, où encore le cas de figure des Z’Nox lorsque il a fait croire à ses élèves qu’il était mort).
Dans ses conditions il n’est pas étonnant de voir les X-Men prendre leurs distances par rapport à leur ancien mentor, devenu une figure encombrante dont les scénaristes ne savent plus trop quoi faire, au point de s’en débarraser à plusieurs reprises (Messiah Complex, Avengers vs X-Men, même Claremont l’avait souvent envoyé loin au fin fond du cosmos).

Le problème est que les révélations s’accumulent au détriment du rythme, avec tellement d’informations à prendre en compte, à tel point que les personnages se réunissent pour faire le point par le biais de leurs liens télépathiques. L’exercice de l’altération à posteriori (ou "retcon") est parfois assez périlleux, et ici l’ensemble est agencé de manière un peu mécanique, manquant singulièrement de souffle pour une histoire qui implique la mort d’un x-man en la personne du Hurleur. Son décès manque d’ailleurs d’une véritable finalité, donnant un peu trop l’impression d’être surtout conçu pour choquer le lectorat afin de se rendre compte que la menace est sérieuse.

Le manque de charisme de Vulcain n’aide pas non plus, assez unidimensionnel et essentiellement motivé par sa vengeance, qui déboule directement sur la saga suivante qui le voit se confronter à l’empire Shi’ar. Darwin a eu plus de chance, puisque à l’instar de Llaya Miller, il s’est retrouvé dans les mains expertes du scénariste Peter David, qui a construit sa caractérisation et en a globalement fait un très bon personnage. Même Shatterstar, pourtant créé par Liefield, est devenu un personnage passionant dans le cadre de cette série, très drôle dans sa relation aux autres, et bien loin du badass interchangeable qu’il était dans les années 90.
L’ensemble est illustré par Trevor Hairsine, que j’aurais tendance à mettre dans la même catégorie que Scott Eaton, et qui opte comme à son habitude pour une sorte de style semi-réaliste à la Bryan Hitch, un peu brouillon par moments, efficace sur les scènes d’action mais sans éclat globalement.

Par la suite Brubaker a essayé de renouer avec le space opera à la Cockrum, mais là encore le résultat était décevant, et il faudra attendre PaD et Aaron pour que les mutants retrouvent leur superbe d’antan.

En bref

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