Critique BD Mine, une vie de chat

Quelle jolie histoire, poétique et magique.

Louis accueille chez lui une petite chatte noire et trouve la nuit une jolie fille dans son lit. A-t-il rêvé ou est-ce que la chatte est devenue cette jeune femme ?
Il est bien difficile, même pour un personnage de BD, de croire à la magie de nos jours !! Mais diverses péripéties vont convaincre Louis que ce qui lui arrive est vrai… Et même son ami Gaspard va finir par en être convaincu.
Pourquoi cette chatte aime-t-elle tant écouter les retransmissions à la radio des concerts du pianiste Luce Morel ? Quels malheurs a vécu Mine sous sa forme humaine pour passer de l’état de chatte à celui de fille ?

Toutes ces questions trouvent leurs réponses à la fin mais pas forcément de façon explicite, cela laisse un peu de pat de rêve aux lecteurs.

C’est un joli roman graphique basé sur un thème de conte classique (la fille transformée en chatte), mais inhabituel dans le Paris actuel.

Les dessins en noir et blanc sont agréables. Les traits sont parfois très fins et parfois très épais. On dirait de la gravure sur bois ou sur cuivre selon les dessins.
Louis est un géant mais le dessinateur arrive à nous montrer sa douceur et sa fragilité malgré son gabarit. Mine apparaît si fragile sous sa forme humaine que l’on se demande si sa vraie nature n’est pas plutôt la chatte. Le jeune pianiste est essentiellement vu à travers ses mains sur le clavier ou par les notes s’échappant de haut-parleurs.

Il serait dommage d’avoir peur des 174 pages de ce livre et de passer à côté. Les raisons de rêver dans notre monde actuel ne sont pas si nombreuses que cela, aussi ne passez pas à côté de ce rêve-là !!