Critique Manga Maiden Rose #1

Loin de tous ces yaoi idylliques à la construction ultra-schématisée, Maiden Rose nous emmène sur les pas de deux soldats dans un pays en guerre.

Outre l'originalité du contexte (certes, ce n'est pas le seul yaoi sur le sujet mais c'est loin d'être le genre le plus fréquent), on retiendra les efforts apportés à la construction du récit. Le début, rapide, nous fait pénétrer de plein pied au coeur de l'action, mais l'on s'arrange malgré tout pour nous faire comprendre la situation et l'organisation du pays. Les deux protagonistes sont déjà en couple, vivant une situation particulière, puisque Taki est le maître du pays tandis que Klaus, son chevalier, est originaire du pays ennemi, qu'il a quitté avant le début de la guerre pour suivre Taki.

Les explications, à la fois sur leur rencontre et sur l'histoire du pays, viendront petit à petit, tandis que parallèlement le récit au présent continue de nous être raconté, avec ses rebondissements. Ces derniers concernent à la fois la relation de Taki et Klaus et leur position au sein de l'armée.
Il y a donc une vraie recherche de construction du récit, mais avouons-le, le résultat n'est pas parfaitement à la hauteur des ambitions posées. Notamment parce que le manque de linéarité de l'histoire demande une certaine concentration pour la suivre, certains passages s'avérant confus.

Par ailleurs, le graphisme a le mérite d'être différent des dessins typés shôjo qui se ressemblent tous, mais le changement n'est pas forcément en bien et le résultat peut ne pas forcément plaire, les visages n'étant pas très gracieux. Par contre, on regrettera le fait que les codes du manga soient sous-exploités et que certaines planches manquent d'expressivité, surtout au vu de certaines événements racontés.

On relèvera aussi le fait que la relation de Taki et Klaus ne fera pas l'unanimité. En effet, on n'est pas dans un yaoi tout tendre tout romantique avec des bisounours en forme de coeur, mais dans un type relation plus violent qui a ses adeptes mais aussi ses détracteurs. Mieux vaut donc être averti.

Pour rester objectif, on retiendra l'originalité de ce manga qui est une qualité indéniable, aussi bien pour son synopsis que pour sa construction générale. Mais la forme n'est pas tout à fait à la hauteur de cette audace, aussi bien le dessin que la mise en scène ou l'usage des trames. À surveiller malgré tout pour les lassées des lycées/entreprises/mannequins/acteurs/photographes...