Critique Global manga Returner blast R #1

Returner Blast R est donc un nouveau manga mettant en scène des vampires. Ne s'agit-il encore là que d'une banale et énième série de vampires qui n'apporte rien de plus à un thème déjà exploité de nombreuses fois ? Eh bien, pas du tout ! C'est bien moins que ça. En fait, à quelque niveau que ce soit, "RBR" pourrait difficilement passer pour autre chose qu'un cuisant échec.

La première chose qui saute aux yeux, ce sont bien sûr les graphismes. Un seul constat s'impose : qu'est-ce que c'est moche ! Même si certaines (rares) planches parviennent à faire illusion, on se rend vite compte de l'incapacité de l'auteur à faire des visages corrects à ses personnages. Les mains ne sont pas non plus son point fort, pas plus que les décors ou les armes. On peut aussi ajouter à cette liste que les scènes d'action ne sont pas toujours très claires. Bref, il ne reste pas grand-chose. Petit plus "agréable" : certains dessins semblent manquer de netteté... et lorsqu'on les regarde de plus près, on se rend compte qu'ils sont "pixelisés".

Autre chose qui passe assez mal : les dialogues. Ceux-ci manquent cruellement de naturel. Dit comme ça, ça peut paraître idiot, mais lorsque des personnages s'expriment d'une manière très peu adéquate avec le contexte dans lequel ils se trouvent (ou utilisent un langage ou des tournures de phrases qui tiennent davantage de l'écrit que de l'oral), on éprouve les plus grandes difficultés à rentrer dans leur histoire qui, de plus, est assez brouillonne.

Le massacre ne s'arrête malheureusement pas là. Le manga est d'origine française mais publié dans le sens de lecture japonais. Jusque-là, rien d'anormal, c'est même assez fréquent. Tous les héros ont des noms japonais, admettons. Mais si on commence à les faire parler en utilisant parfois des bouts de phrases anglaises ou encore quelques formules latines, ça commence à faire beaucoup et ça donne un mélange assez curieux. Le summum est tout de même d'avoir introduit un "sama" (l'un des suffixes japonais) dans un dialogue.
Mais bon, sans doute cela fait-il plus "cool" de mélanger français, anglais et japonais (et latin, même si celui-ci est limité aux incantations). Et sans doute est-ce aussi pour cela que les textes ont été parsemés de très nombreuses fautes, qui n'épargnent ici ni la langue française ni la langue anglaise.

Aussi raté dans le fond que dans la forme, Returner Blast R apparaît comme une grotesque mascarade. Des personnages plats, un scénario dont on ne sait s'il est trop simple ou pas assez clair et un cachet "djeunz" ridicule mais a priori volontairement donné par l'auteur à son histoire. Non, vraiment, il n'y a rien qui fait qu'on aura envie de se procurer le volume 2. En fait, on aimerait même qu'il ne sorte jamais.