Critique Manga Bleach #74

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Bleach

par Gokuhi le lun. 23 oct. 2017

--SPOIL--

Bleach aussi curieux que cela puisse paraître, n'est pas un manga sur l'amitié, et JAMAIS, un personnage gagne contre un adversaire en invoquant la force de la guilde, ou la force de l'amour (ce qui est bien).

Par contre ils gagnent comment alors? Et bien ils gagnent par chance. Oui pas de blabla sur l'importance de sauver ses amis (il y en a mais c'est tellement discret ce genre de discours) que lorsqu'un ennemie est vaincu on a pas un sentiment d'accomplissement. Juste un "ouf!"

La plus part des power up ne servent pas à vaincre l'adversaire, par exemple Ichigo est super stylé, il balance son nouveau Bankai, il est détruit en 2 secondes. Chaque planche est un délice qui n’aboutit que sur une frustration.

Les mindgames sont assez étranges, les personnages sont des stratèges de génie, on dirait une partie d'échec. Mais le problème c'est que tu découvres les règles en temps réel, dans HxH ou même One Piece, tu as une connaissance des pouvoirs des personnages principaux, le pionnier du genre c'est Jojo: avec les cartes qu'on a en main, on essaie de résoudre une problématique: les pouvoirs de l'adversaire qu'on découvre au fur et à mesure de l'affrontement.

Bleach n'a jamais pris le temps de nous expliquer les pouvoirs des "gentils" avant les affrontements et on se retrouve avec des retournements de situation complètement improbables, exemple:
Si le méchant fait du feu, le gentil a le pouvoir caché de l'eau. Mais comme je disais plus haut, c'est la chance qui fait que le personnage gentil est sauvé, alors si le méchant a le pouvoir du feu, le gentil de l'eau, et bien le méchant aura le pouvoir caché de la foudre mais il mourra en trébuchant dans un trou >> les gentils ne gagnent pratiquement jamais grâce à eux même. Parce que l'auteur fait des adversaires trop puissants. C'est comme si Broly n'avait pas été battu par Goku mais qu'il était mort dans l'explosion de la planète. Frustrant.

Bleach est un manga froid, presque adulte, les morts pleuvent est n'ont pas toujours de scène émouvante, le dernier arc est un concentré de désespoir, un peu comme si Hades était apparu sur terre , que les chevaliers d'or se faisaient exploser par de simples soldats en Surplis et que les chevaliers de bonze ne pouvaient plus faire appel au cosmos. C'est un peu le problème de tous les shonen: le grand méchant peut tuer tout le monde dès le début, mais par péché d'orgueil attendra de se faire tuer quand les gentils auront une solution.

Parlons en de ce combat final dans Bleach: Le méchant a le pouvoir de voir toutes les possibilités de futurs différents, et peu même les changer si jamais il meurt dans l'un d'entre eux. En bref même si il meurt, il peut changer cette alternative. Est-ce que vous imaginez la difficulté du level? L'auteur fait passer Madara et Aizen pour des fœtus dans le creux de la paume de Dieu. Mais... Le combos de fin est ingénieux: Aizen, justement, avait libéré son Bankai avant l'arrivé du méchant, alors même si le méchant voyait Ichigo mourir dans le futur Aizen pouvait lui faire voir des illusions. Durant cette frame, Ishida utilise une flèche donnée par son père, permettant d'annuler tout pouvoir de Quincy et Ishigo en profite pour lui donner un coup fatale. C'est beau. Le méchant meurt avec une phrase presque poétique "moi qui voulais faire fusionner la terre, le hueco mondo et la soûl society, toi Ichigo, tu préfères que tout le monde continue d'avoir peur de la mort".

Sur ces paroles ont est plongé 10 ans plus tard avec une nouvelle enquête de 3 pages sans de vraies réponses et qui fait réfléchir sur le fils d'Ichigo. Très sérieusement, la fin manque de rien, l'auteur a toujours donné des explications post combat final, mais malheureusement la fin ressemble au début de quelque chose d'essentiel à savoir pour comprendre les intentions de tous. Vraiment j'ai l'impression qu'il n'y a aucun bâclage, juste qu'il va y avoir une suite (et mon impression se confirme puisque la suite est un light novel).

À croire que l'auteur s'est fait arrêter dans sa course car il a préféré faire des combats tellement sublimes, mais sans sentiment d'accomplissement, au lieu de passer son temps à donner des explications (en pleine guerre je trouve ça logique mais bon).

Conclusion: incroyablement beau, les planches sont délicieuses, la mise en scène et le découpage va à l'encontre des standards actuels, aucune possibilité d'identification tellement on dirait une histoire sur des saumurais qui balancent des kamehameha tout en dansant dans des décors vident mais au contraste fort (décors blancs vs kimono noirs), aucune larme, l'ironie voudrait qu'il s'agisse d'un manga sans âme, mais la vérité c'est que le manga ne fait pas semblant de faire la guerre, et les personnages vivent leur combat comme des soldats sans tenir la main aux lecteurs. Un shonen qui n'a pas su garder sa fanbase en oubliant le fan service, en zappant le sex, l'amitié, l'amour au détriment d'une vision esthétique et froide. Et forcément 20 volumes de combat sans se sentir concerné ou impliqué ça peut poser problème chez les jeunes lecteurs.

En outre Bleach est devenu un seinen qui faisait croire qu'il était un shonen, mais il n'a trompé personne. Personnellement, j'aime les shonen quand ils sont acculés par une pression éditoriale, Bleach est devenu un de mes shonen préférés, quand il a cessé de vivre pour ses lecteurs, ce manga est devenu anti-commercial à la fin de l'arc hueco mondo. Une œuvre incomplète qui mérite sa philosophie: "le courage malgré le pire des désespoirs". Puis 74 volumes ça mérite juste le plus grand des respects. Bravo à toi Tite Kubo, tu peux te reposer tu l'as bien mérité.

En bref

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Bleach
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Commentaires sur cette critique (1)
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