Critique Série TV animée Sous le Signe des Mousquetaires

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Sous le Signe des Mousquetaires

par DreamProphet le ven. 3 août 2012

Difficile de passer après le run mémorable de Grant Morrison consacré au justicier de Gotham. Créateur de l'excellente série American Vampires, le jeune scénariste Scott Snyder avait pourtant déjà tâté du Batman, lors de deux excellentes miniséries, l'ésotérique Gates of Gotham et l'excellent Sombre reflet, précédemment publié chez Urban Comics. Fort de cette expérience galvanisante, il attaque le très controversé relaunch de DC en se réappropriant l'univers du Chevalier Noir. Et avec quel panache ! Reprenant quelques idées lancées dans ses précédents efforts, Scott Snyder replace Bruce Wayne et la ville de Gotham au centre de son intrigue, avant de laisser son imagination débordante faire le travail. Démarrant sur une leçon d'histoire et d'architecture consacrée à Gotham City, le scénariste plonge d'emblée son héros dans une baston homérique contre ses plus célèbres ennemis. Se faisant, il ne rend pas seulement hommage à ses prédécesseurs, mais il établit les bases d'une longue saga à venir. Car cette introduction dynamique, en plus de remettre les pendules à l'heure concernant les statuts de Dick Grayson (qui fut Batman il y a peu), de Tim Drake (qui fut Robin il y a peu) et de Damian Wayne (le Robin actuel), annonce l'intrigue barrée et les délires graphiques et narratifs à venir. Et c'est bien là que le talent de Snyder, et de son dessinateur Greg Capullo, va s'exprimer avec culot.

S'il est un super-héros, Batman est aussi (et avant tout ?) un détective. Une qualité que l'on retrouve dans cet arc narratif, qui voit le héros parcourir sa ville à la recherche d'indices concernant une mystérieuse secte liée à l'histoire de Gotham. Une véritable enquête, que Snyder mêle à ses propres réflexions sur les légendes urbaines (la Cour des Hiboux est une comptine pour enfants) et à une volonté de pousser le Chevalier noir dans ses retranchements, aussi bien physiques que psychologiques. C'est là que le choix, à priori étrange, de Greg Capullo pour illustrer cette intrigue, prend tout son sens. Capable de retranscrire parfaitement les idées les plus folles de son scénariste, dont un Batman iconique ou absolument terrifiant, Capullo joue sur l'architecture de Gotham City et de l'esprit de Bruce Wayne, créant un labyrinthe cauchemardesque dont le sens de lecture épouse les tourments de son héros. Ne négligeant ni la baston, ni l'introspection, insistant dangereusement sur la frontière mince séparant le Batman de la folie, La cour des Hiboux déroule son implacable machination, offrant au héros phare de DC Comics une aventure mouvementée dont il ne sortira pas indemne, se terminant sur une image annonciatrice de terribles séquelles. La chasse est désormais ouverte !

En bref

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