Critique Manga Unsung Cinderella #7

Debunker en douceur

Mamare Arai continue son tour d'horizon de l'univers médical par le prisme des prescriptions des pharmaciens. Surprenant, enrichissant mais parfois un peu trop didactique.

Avec un tome qui se partage en 2 grosses histoires, en plus d'un bonus sur celui qui a donné la vocation à Seno, ce tome était bien complet. Cependant, il a souffert dans sa première phase d'une narration bien trop lourde qui a fait perdre des informations en cours de route, du moins chez moi.

J'ai en effet été obligée de sauter plusieurs cases dans la première partie de ce tome tant c'était lourd de détails. J'aime apprendre de nouvelles choses dans cette série, mais ne voulant pas faire médecine ou pharmacopée, j'aimerais que ce soit mieux inclut dans la narration plutôt que balancé d'un bloc. L'excuse d'utiliser notre héroïne comme conférencière le temps d'une réunion publique sur les vaccins ne justifie pas tout.

Cependant, je dois reconnaître que c'était intéressant de faire l'historique de la relation des Japonais aux vaccins, de revenir sur leurs différents modèles et surtout de ne pas prendre les anti-vax de front mais de chercher à convaincre avec pédagogie et douceur. J'ai donc beaucoup aimé ce volet de la série au dénouement si mignon et juste. 

J'ai trouvé tout aussi intéressant, mais peut-être un trop bref et froid, le second volet qui parlait de la vente de ces médicaments sans ordonnance dans les officines et des ravages que cela peut faire. J'ai aimé à nouveau retrouver différents points de vue. Il y a d'abord celui des vendeurs et pharmaciens avec le tiraillement entre la santé publique défendue par les pharmaciens et le chiffre d'affaire que doit faire le vendeur. Mais c'est avec l'éclairage du consommateur qu'on se rend pleinement compte du phénomène et j'ai apprécié qu'on utilise pour cela un étudiant qui se met la pression avec ses examens. C'est un trope banal dans les mangas que la pression du travail, des études, de la famille, mais c'est toujours bon de le rappeler et à l'heure où ParcoursSup tend à pousser les lycéens français vers le modèle ravageur asiatique qui fait tant de mal, cela peut être utile pour nous aussi.

Enfin, le dernier chapitre offre un petit tour des plus rafraîchissants dans le passé de Seno, afin de découvrir de qui il tient ce caractère imposant et comment il a construit celui-ci. C'est un grand classique mais c'était plaisant de découvrir celui qui l'a inspiré et qui est un peu une figure à contre-emploi, ce qui peut surprendre.