Critique Manga Unsung Cinderella #4

Japon / France pas tout à fait la même santé

Alors que jusqu'à présent nous étions sur un système assez universel avec des ponts évidents entre situation au Japon et en France, nous touchons avec ce tome à des particularités bien japonaises.

D'abord, sur le modèle du précédent, voilà un tome où les auteurs s'attardent sur un cas plus long après avoir traité d'une affaire plus courante en quelque sorte, un schéma qui me plaît assez pour vraiment développer et s'appesantir sur des thèmes importants.

Le premier cas, courant, donc est celui des règles douloureuses. Et là, d'entrée, on touche à un sujet à la fois universel mais au traitement bien différent selon les pays. Tout d'abord, j'ai apprécié qu'on ne minimise pas dans un premier temps les douleurs de la patiente et qu'on voit les difficultés pour la société à accepter ces cas, tant il est entré dans les moeurs que "c'est normal d'avoir mal" pour une femme. Terrible ! Mais ensuite, on tombe sur une particularité japonaise : l'utilisation de la pilule non pas tellement comme contraceptif (comme chez nous, on est les rois pour ça en France) mais comme régulateur hormonal. Dans les deux cas, je suis assez gênée, car je trouve que les auteurs passent bien vite sur les risques de cette prescription et en font trop un médicament miracle alors qu'il est beaucoup remis en question dans les sphères scientifiques actuelles... Mais c'était intéressant de voir ce sujet abordé sous cet angle.

Vient ensuite de gros dossier du tome : une femme en dépression qui fait une overdose médicamenteuse pour alerter son entourage et tenter de retrouver sa place, elle, qui ne se sent bien qu'à l'hôpital. C'était un cas complexe avec des personnages avec lesquels il était difficile d'entrer en résonnance. La patiente, tout d'abord, avec son addiction aux médicaments, aux prescriptions, aux rdv médicaux et aux pharmacies, peut sembler "pénible" et agaçante. Son mari, très passif, peut donner envie de lui mettre un coup de pied aux fesses. Et les pharmacies et médecins qui ont participé au système énervent fortement. Mais les auteurs n'en restent pas là, ils creusent le cas et cela devient bien plus riche et nuancé.

Si j'ai moins aimé que les histoires précédentes, ce n'est donc pas sur le fond, mais sur la forme. On est abreuvé dans cet épisode d'énormément d'informations pas toujours bien délivrées et on est entourés, du moins à l'hôpital, de personnages plutôt agaçants et antipathiques. J'ai ainsi eu beaucoup de mal à la fois avec le jeune médecin et la jeune pharmacienne, même si je sais que les auteurs ont fait ce choix pour nous montrer des gens imparfaits qui apprennent. J'ai aussi eu beaucoup de mal avec la patiente et son mari, mais là aussi c'était pour nous apprendre à voir au-delà de ce cliché du patient hypocondriaque.

Au final, ce fut donc riche et intéressant. J'ai surtout beaucoup aimé voir et en apprendre plus sur les interactions entre les différents professionnels de la santé, car dans ce chapitre les auteurs abordent les différents types de pharmacies en dehors de celle de l'hôpital qu'on connaît, et de celle ouverte 24h/24 qu'on avait vue précédemment. Il est notamment question d'une forme que je ne connais pas du tout en France, les pharmacies avec soins à domicile, qui semblent être des alliées parfaites des infirmiers et qui pourraient être une structure à développer chez nous pour qu'il y ait plus de soins à domiciles et ainsi désengorger les hôpitaux. A réfléchir.