Critique Manga Unsung Cinderella #1

Le Greys Anatomy des Pharmaciens !

Dans les critiques que les détracteurs font souvent au manga, il y a le fait que ce ne soit qu'un divertissement, sous entendu dans leur bouche qu'on n'apprend rien en en lisant, avec un titre comme Unsung Cinderella, nous tenons le contre-argument parfait à ce genre de critique !

Série en cours avec 7 volumes en France et 11 au Japon, celui-ci relate le quotidien d'une pharmacienne au sein d'un hôpital japonais. Ayant une de mes meilleures amies qui pratiqua ce métier pendant des années, je peux vous dire que le travail de Mamare Arai, sous les conseils d'Hiromitsu Tomino, est des plus juste et pointilleux. Une mine d'or ! 

Plonger dans les coulisses d'un tel métier est assez inattendu, je l'avoue. Jamais je n'aurais cru lire un tel titre et pourtant c'est passionnant. Avec une belle science de la narration, Mamare Arai sait mettre en scène le quotidien pourtant banal d'Aoi, son héroïne. Elle met du peps, de l'énergie et de la revendication dans ses aventures de tous les jours, et avec une personnalité aussi attachante qu'Aoi, c'est facile. Il fallait bien ça pour rendre intéressant un tel quotidien et ne pas plonger tête la première dans un énième drame médical. La parfaite alliance entre divertissement et réflexion. 

Car oui, les bons auteurs savent nous divertir avec tout, ce n'est pas une tare, c'est un talent. J'ai ainsi beaucoup apprécier de découvrir avec la pétillante Aoi comment fonctionne sa pharmacie au sein de l'hôpital où elle officie grâce à des cas concrets et réels où elle doit agir. A ses côtés, on découvre donc les interactions souvent compliquées entre les pharcien(ne)s et les médecins, leur rôle de conseil et de suivi auprès des patients, la façon dont ils se complètent avec les infirmier(e)s. C'est passionnant et tellement humain !

Les cas choisis par l'autrice sont bien sûr là pour réveiller notre âme de bon samaritains. Nous voici tour à tour confrontés à des médecins négligents et têtus, des patients qui ont besoin d'aide et n'osent pas forcément le demander, des parents ou compagnons ou bout du rouleau, des situations urgentes critiques ou encore des malades chroniques dont le cas dépasse la médecine générale et s'appuie aussi sur leur vie même. C'est donc très enrichissant de se caler dans les pas d'Aoi et ses collègues, en particulier son supérieur M Seno, dont la personnalité haute en couleur se marie bien et épaule bien celle d'Aoi.

J'ai donc retrouvé dans cette lecture un peu de la verve d'une série hospitalière comme The Resident ou Greys Anatomy, où des médecins n'hésitaient pas à remettre en cause de le système. Ici aussi, Aoi et certains de ses collègues n'hésitent pas à ruer dans les brancards, ce qui a pour effet de distraire le lecteur mais aussi d'asséner quelques vérités sur les erreurs médicales, sur les patients mal orientés, sur les familles monoparentales débordées ou les patients chroniques fatigués et j'en passe. Excellent !