Critique Manga Karakuri Circus #3

Retour aux sources

Après un tome 2 excellent, le soufflé retombe un peu pour une suite bien plus classique qui revient cependant aux fondamentaux de l'oeuvre pour probablement mieux la relancer : guerre de succession et cirque. On ne boude pas son plaisir !

Même si après le tragique final du tome 2 où la série voit disparaître, comme dans une certaine saga littéraire à succès, le personnage qu'on pensait peut-être être le héros, on pouvait s'attendre à une suite encore plus sombre, l'auteur fait le choix de repartir plutôt énergiquement et avec le sourire dans ce qui a fait le sel des débuts. Ainsi, pas de longs atermoiements sur la disparition de Narumi mais plutôt une belle intégration au scénario déjà préétabli autour de Masaru. C'est un choix risqué qui demande encore à faire ses preuves tant ce tome semble une introduction au nouvel arc de la série.

On prend plaisir à retrouver ce Masaru transformé, belle synthèse du garçon émotif et touchant des débuts et du héros courageux des derniers temps. J'ai plutôt apprécié de le retrouver dans un milieu d'enfant, à l'école, chez lui, et de repartir dans cette guerre de succession à l'origine de tout. C'était amusant et percutant de le voir se faire attaquer à son école puis dans les rues et les routes de cette grande ville. L'auteur sait associer à merveille action non-stop, combats dynamiques et humour gaudriolesque avec pourtant une teinte sombre. Masaru et Shirogane ont été affecté par ce qui s'est passé et la perte vécue, ils l'emploient pour progresser et être encore meilleurs chacun dans leur domaine : Masaru parvient désormais à se protéger et protéger les autres avec courage ; Shirogane, elle, fait preuve d'une belle émotion, elle qui se retenait tant avant.

Quant au mangaka, il nous livre une belle histoire mélangeant mise en danger de la vie de son héros, finalement Masaru, et retour à ses amours : le cirque, avec l'arrivée impromptue d'un trio d'artistes circassiens cherchant à embaucher Shirogane et qui va les aider finalement. Ces derniers, tout comme Narumi au début, apportent la dimension comique que Fujita cherche à insuffler ici. Ils sont totalement décalés avec ce qu'il se passe et ont des pensées impures vis-à-vis de Shirogane qui n'ont rien à faire là, mais c'est justement pour ça que ça fonctionne. Plus c'est gros, plus c'est drôle ici !

En plus, c'est magnifiquement dessiné avec des scènes de combats percutantes et de courses-poursuites archi dynamiques, grâce à des composition et traits de fuites très judicieusement pensés. J'ai adoré ! Shirogane est magnifique en plus, avec des mouvements de corps hyper fluides, rappelant à merveille l'univers du cirque dans lequel on va replonger. Cependant, cela tranche énormément avec parfois le trait assez grossier et comique des hommes de l'histoire. C'est étrange mais si bien conçu, car c'est le propre du cirque d'allier beauté fascinante et trait grotesque, ce qui est très bien fait ici.