Critique Manga Yasha #1

8
Yasha

par Tampopo24 le dim. 11 sept. 2022 Staff

Le retour de la reine du polar dans le shojo !

Petit événement que l'arrivée de Yasha sur nos terres françaises depuis le temps que les fans de la première heure d'Akimi Yoshida et de Banana Fish l'attendaient. Très réputé au Japon, ce thriller ésotérico-scientifique débarque enfin chez nous dans une jolie édition grand format rappelant celle de Banana Fish à côté de laquelle elle pourra se tenir dans les bibliothèques !

Pourquoi une telle attente ? Parce que Yasha est la série fleuve qui a fait suite à Banana Fish dans la carrière d'Akimi Yoshida. Publiée dans le même magazine que son aîné à partir de 1996 et comptabilisant 12 volumes dans son format d'origine, Yasha a eu tellement de succès, qu'elle a même eu droit à son adaptation en série télé en 2000. Reprenant des ingrédients similaires à son aîné, elle nous embarque elle aussi dans un thriller plein de tension et de sentiment.

Akimi Yosihda semble ainsi être l'une des reines du thriller des magazines shojo. A chacune de ces incursions dans le genre elle fait mouche grâce à une maîtrise parfaite des codes du genre. Dans Banana Fish, c'était les polar mafieux américains, dans Yasha, c'est le thriller scientifique avec lutte autour de génies concepteurs de virus. Passionnant ! 

Dans cette nouvelle série, elle reprend des éléments très à la mode dans les années 90 : les héros ignorant leur identité, les héros avec des pouvoirs secrets, les manipulations génétiques, mais aussi les luttes entre grands labo avec petit incursion des yakuzas tant qu'à faire. C'est excellent ! De bout en bout de ce premier tome, elle pose les bases de son futur récit avec clarté et simplicité, détaillant à la fois les intrigues et les relations, tout en développant les personnages. C'est fait de main de maître. 

J'ai beaucoup aimé retrouver l'autrice, dans un premier temps, sur une petite île tranquille japonaise, rappelant ce qu'elle racontera plus tard dans Kamakura Diary, c'était apaisant avant la tempête qui allait se déployer et nous emmener sur les rails d'une histoire bien plus complexe et tendue ensuite. Le héros, Sei, devient doucement fascinant au fil des pages, passant de gentil garçon au visage fin, au jeune adulte sûr de lui, de son intelligence, mais blasé et ultra stressé. J'ai aimé que malgré le cadre d'une histoire de tentative de vol industriel, de manipulation génétique et autre joyeusetés bien sombres, on conserve une large part de lumière grâce aux relations que Sei noue avec ses amis d'enfance, puis avec le professeur qui le prendra sous son aile et enfin avec les gardes du corps qui l'accompagnent. Ça allège bien l'atmosphère et rend l'ensemble plus humain. 

Akimi Yoshida crée ainsi une histoire vraiment plaisante à suivre entre révélations sur l'identité et le passé de Sei, ainsi que du groupe qui souhaite le contrôler : Neo Genesis, dont les projets fascinent, et moments bien plus graves où la tension monte quand il se retrouve en danger face à ceux qui souhaitent encore plus de lui. L'autrice crée petit à petit une vraie toile autour de lui qui va le tirailler entre les proches qu'il veut protéger et ceux qui lui souhaitent du mal mais qui ne sont pas toujours ceux qu'on croit. J'ai en ce sens beaucoup aimé la construction du personnage de Rin, jumeau étrange de Sei, qui promet vraiment pour la suite. 

Ce premier tome est donc une belle introduction à une nouvelle série qui ne dépareille pas par rapport à Banana Fish pour le moment. On retrouve d'ailleurs le beau trait clair et assuré de l'autrice, très marqué années 90 que j'aime beaucoup pour ma part, avec ses héros aux cheveux filasses, aux coiffures improbables parfois, mais avec toujours beaucoup de charisme. On retrouve aussi ses influences cinématographiques dans la mise en scène toujours efficace de l'action.

Cependant, on peut se poser la question du choix d'un grand format pour ce type de texte et de dessin, je ne suis pas sûre que cela soit nécessaire en dehors de l'idée de "faire collection" avec Banana Fish, où on aurait pu se poser la même question. Et j'ai également trouvé quelques coquilles dans la traduction qui auraient pu être évitées avec une relecture plus soignée. C'est dommage. En revanche, l'objet le plait avec cette couverture rouge dans le même esprit que son aîné, où on retrouve une spirale d'ADN en sur-impression vernie, et avec un sympathique marque-page offert à l'effigie de Sei. Nous avons même droit à un petit texte d'introduction fort sympathique faisant le lien entre les deux séries !

En bref

Fan de Banana Fish en manque de shojo d'aventure avec de la tension et de la noirceur, venez lire Yasha, la relève est assurée. Avec la même maestria narrative, Akimi Yoshida vous propose de suivre un nouveau héros archi charismatique dans son trait fait de lignes claires pour de nouvelles aventures pleine d'une belle tension. Exit la drogue aux Etats-Unis, place aux génies que tout le monde est prêt à s'arracher pour étudier ou développer des virus. Un nouveau monde fait de personnages tour à tour classes et étranges vous attend pour un récit encore palpitant entre ombre et lumière !

8
Yasha
Positif

Un bel objet donnant un effet "collection" avec Banana Fish

Une histoire qui happe dès le début

Une narration et une intrigue exposées avec clarté

Des personnages charismatiques et fascinant

Encore une belle maîtrise des codes du polar

Une touche ésotérico-scientique avec le génie du héros et ses origines

Negatif

Quelques coquilles dans la traduction

La question de l'utilité de ce grand format

Tampopo24 Suivre Tampopo24 Toutes ses critiques (1649)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire