Critique Manga Lucja, a story of steam and steel #1

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Lucja, a story of steam and steel

par MassLunar le mar. 23 nov. 2021 Staff

Entre bonne vapeur et petit vapotage

Le label Vega de chez Dupuis (désormais) fait un petit peu figure "d'outsider affirmé " dans le paysage manga en proposant des titres moins mainstream mais qui n'en demeure pas moins remarquables telle que la série criminelle Le Bateau de Thésée ou encore le manga historique sur la Seconde Guerre Mondiale Peleliu

En septembre est paru le premier volume de Lucja, a story of steam and steel dessiné et scénarisé par un certain Coji Inada. Lucja est un manga uchronique se déroulant dans une Pologne médiévale du XV ème siècle mixé avec du steampunk. Une sorte de mix entre le robot et le chevalier où l'armure alimentée à la vapeur promet de bonnes séquences de combats. A la lecture de ce premier tome, on peut être séduit mais il faut quand même passer outre une première partie franchement inégale ainsi qu'une héroine peu charismatique. 

L'entrée en matière de cette nouveauté de Vega est assez brouillonne. Nous sommes projetés dans un tournoi de chevaliers dans une Pologne médiévale à coups de gros traits anachroniques. Personnellement, je me suis marré dès que j'ai l'apparition d'un véhicule mais tout s'expliquer car nous sommes dans une fiction uchronique mais cette uchronie résonne un peu de manière artificielle loin de la subtilité de certains titres steampunk qui se situe fin XIX.  Cela dit, l'univers transpire la bonne mécanique et les armures reluisantes de quoi séduire les amateurs d'action chevaleresques et méca. Lucja a de la gueule mais elle manque quand même d'allure. 

L'un des gros défauts de cette entrée en matière reste le dessin qui souffre d'imperfections, de soucis de proportions. Les expressions et silhouettes sont parfois peu affinés à tel point que même l'arrière-plan fait mal aux yeux. Nous avons l'impression d'être sur un premier manga avec un style maladroit malgré un chara-design de chevalier sympathique. 

Fort heureusement, le manga se bonifie au fil des pages et notamment à partir du moment où notre héroine se lance dans sa quête de réparation. Pour le coup, l'intrigue, même si elle reste un peu faible, devient attrayante et étoffe d'autant plus le cadre de cette fiction qui s'inspire totalement d'une Pologne bien ancrée dans l'Histoire.

On connaît la fascination de certains mangakas pour le cadre médiévale européen, surtout dans les contrées germaniques et le travail de Coji Inada se situe en plein dans cette fascination que ce soit au niveau du dessin qui gagne en style et en panache dans les derniers chapitres ou pour le cadre donc avec incrustations de cartes et une présence importante de noms propres bien nordiques ( plutôt pénible à retenir...).

Le titre devient plus immersif dans ses derniers chapitres et promet davantage d'enjeux avec des personnages plus soignés telle que le gentil forgeron ( très réussi) ou un antagoniste des plus féroces. De plus, l'auteur soigne particulièrement la description autour de la fabrication d'armures et les procédés technologiques de "vapeurisation" ce qui donne plus de cœur et d'intérêt à ce volume qui finit par gagner du tempérament dans ses derniers chapitres.

Pour l'heure, ce titre doit encore faire ses preuves, notamment avec une héroïne principale qui souffre d'un manque certain de charisme. On ne connaît pas vraiment ses origines et son chara-design est loin d'être affirmé. Un article l'a comparait à Gally de Gunnm, sans doute pour le côté cyborg mais disons une sous-Gally alors... D'ailleurs, le personnage principal de ce premier tome n'est pas Lucja elle-même mais la forgeronne qui, par acquis de conscience, décide de réparer ses bras. 

En bref

En somme, l'"entrée en matière de Lucja est un peu difficile avec un dessin plus ou moins réussie et une intrigue qui nous projette sans casque de protection dans une sorte d'uchronie médiévale un peu dur à digérer. Cela dit, ce premier tome se rattrape dans ses derniers chapitres et gagne en allure et en efficacité. Lecture à suivre dans le tome 2 pour savoir si Lucja a du mérite ou n'est qu'une bonne "fumée"sterie.

6
Lucja, a story of steam and steel
Positif

Une deuxième partie avec de l'allure mêlant Pologne historiques, belles envolées descriptives autour de la forge et de la vapeur ainsi que quelques personnages sympathiques

La qualité reluisantes des armures

Negatif

Une entrée en matière un peu laborieuse entre un dessin parfois brouillon et un cadre fictif qui prête un peu à sourire

Une héroïne qui doit encore faire ses preuves.

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