Critique Manga Nyankees #1

7
Nyankees

par MassLunar le dim. 29 mars 2020 Staff

Cats on Streets

Un premier volume rempli de félins fous furyo... Pas mal comme idée même si je crois qu'on peut y rapprocher une courte série intitulée Street Fighting Cats de chez Doki-Doki également. Enfin, n'ayant pas encore lu cette dernière série, je ne vais pas hasarder la comparaison. 

Toujours est -il que Nyankees est plutôt une série prometteuse dans le genre. Son idée majeure ? Transfigurer les chats de gouttières en mode gangs de rue type Bosozoku. Le manga reprend ainsi les codes ou l'esthétisme d'un furyo manga avec sa bande de loubards aussi dangereux qu'attachants tout en suivant le réel point de vue des chats. C'est une combinaison à la fois intéressante mais aussi maladroite car cela nous impose de suivre deux " points de vue", deux types de dessins différents ce qui rend un peu le rythme bancal.

Les chats et les voyous incarnent une seule et même personne dans le manga. Le héros Ryusei est un chat balafré aussi bien marqué dans son apparence féline que dans son apparence humaine. Chaque chat possède sa propre représentation humaine avec laquelle le mangaka Atsushi Okada s'amuse à un jeu de similarités et de ressemblances. Ainsi, la belle jeune femme aux cheveux décolorés sera en réalité une belle chatte blanche. Le gang des chats angora seront humanisés sous la forme de loubards affublés de dreadlocks. Le informateur au treillis militaire est en réalité un chat dit écaille-de-tortue en raison de la curieuse nuance de couleurs de sa fourrure. On devine que l'auteur est plutôt bien renseigné sur nos compagnons félins. Atsushi Okada est un auteur inédit en France mais nul doute que sa double-maîtrise du dessin , à savoir les traits réalistes des félins et la forte expressivité des humains , est une preuve d'un talent assez prometteur. Il faut quand même arriver à maîtriser cette narration décalé et ce jeu des points de vue. 

Du coup, Nyankees est avant tout un manga d'action et de comédie où l'humanisation des chats en voyous décérébrés de la rue est aussi un prétexte pour pas mal de situations cocasses et délirantes. Voir un bosozoku se réfugier dans un carton pour piquer un roupillon, ou encore être en chaleur devant la belle croupe d'une élégante chatte, sans compter les scènes de combats efficaces en humains et dérisoires en tant que chats ( poings vs griffures) ... tout cela donne lieu à un ton décalé assez drôle dans l'ensemble.

Par contre, c'est un titre qui pêche un peu quand il veut se donner un ton plus sérieux, plus drama. Alterner les apparences hommes/ chats est drôle mais parfois, et notamment, dans les scènes un peu plus formelles, cela alourdit le récit. Les chats sont dessinés de manière assez réalistes mais il manque d'expressivité comparés à leurs miroirs humains. Ce qui fait qu'on passe d'une case forte émotionnellement à une case un peu plus froide.

De même, le mangaka juxtapose parfois deux cases semblables, deux scènes identiques avec le même plan avec pour seule différence l'apparence :  l'une avec les apparences félines, l'autres avec les apparences humaines. Dans l'ensemble, ce côté décalé fonctionne mais, parfois, cela apparaît aussi de manière un peu superflue. Comme si l'auteur lui-même hésitait entre les deux apparences pour au final les faire transparaître en même temps et cela en devient un peu lourd ou du moins pas forcément nécessaire. La narration en est un peu perturbée.

Autre petit mauvais point , ce n'est pas un scénar de la mort qui tue. Nous sommes vraiment dans un script très furyo avec un outsider qui va rejoindre les rangs d'un gang. Le personnage est énigmatique, un peu obsédé sur les bords et surtout il est d'une force phénoménale. Bon, c'est sympa mais on rejoint quand même un scénario sans surprises et ce n'est pas la double nuance humain/félin qui relève le niveau global de l'intrigue. 

Il ne reste plus qu'à savourer nyankees comme une petite comédie d'action animalière sans prise de tête uniquement guidé par ce côté décalé qui peut ravir aussi bien les amateurs et amatrices de félidés que les amatrices et amateurs de baston furyo. Du moins, c'est ce que cherche le titre...

En bref

Un premier volume d'un manga qui dévoile une autre facette du manga de chat lorsque celui s'accouple avec l'image du Furyo, le fameux voyou japonais . Dans l'ensemble, c'est une comédie d'action assez sympathique. On rentre facilement dans cette petite ambiance des griffes de la rue. Dommage justement que ce décalage humains/ matous ralentit un peu la narration et provoque un contraste chaud/froid en termes d'expressions. C'est un titre tout juste réjouissant mais un peu inégal. Voyons si le volume 2 parviendra à un équilibre plus satisfaisant...

7
Nyankees
Positif

Les griffes de la rue ou un décalage comique graphiquement réussi entre les chats et leurs représentations humaines.

Une comédie d'action mêlant les saveurs d'un furyo léger avec le côté kawaii du chat.

Negatif

Un décalage qui perturbe aussi la narration

Un contraste oscillant entre l'expressif et l'inexpressif

Un scénario sans grande intrigue

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