Critique BD Une métamorphose iranienne
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Une métamorphose iranienne
par Lauriane le lun. 5 mars 2012 Staff
En 2006, Mana Neyestani dessine innocemment la conversation d’un enfant avec un cafard dans le supplément jeunesse d’un hebdomadaire iranien. Ce qui s’ensuit est délirant , stupéfiant, incroyable, hallucinant, surréaliste…
Parce que son cafard emploie un mot azéri – pourtant rentré dans le langage courant – la communauté azérie d’Iran déjà opprimée par le régime totalitaire se sent insultée, offensée d’être assimilée à un cafard, à un nuisible. Des manifestations violentes éclatent dans le Nord du pays et sont réprimées par le sang. Mana est alors désigné comme responsable des événements et incarcéré à ce titre dans la prison d’Evin où il subit interrogatoires musclés, intimidations, isolement de cinquante jours…
Au bout de quelques mois de détention, il obtient un droit de sortie temporaire qu’il met à profit pour fuir l’Iran avec sa femme. Sa destination : l’Europe, la France. Mais n’étant pas reconnu comme réfugié par la patrie des Droits de l’Homme (…), il devra passer par Dubaï, la Chine, la Turquie et la Malaisie en attendant un visa. Depuis février 2011, Mana réside à la Cité internationale des Arts (Paris) dans le cadre du programme ICORN de soutien à la liberté d’expression.
Le récit autobiographique de Mana Neyestani est une analyse chronologique des événements avec une distance, un recul incroyable et quelques pointes d’humour. Un témoignage qui ne laisse pas indifférent et apporte un éclairage sur une situation kafkaienne en Iran. Quant à mon pays…Quid de la liberté d’expression ? Quid du statut de réfugié ? Quid des Droits de l’Homme ? ...
Le dessin mi-réaliste, mi-hachuré emprunte autant à la presse pour laquelle Neyestani était employé qu’à des artistes de l’underground américain comme Crumb, Burns…
Parce que son cafard emploie un mot azéri – pourtant rentré dans le langage courant – la communauté azérie d’Iran déjà opprimée par le régime totalitaire se sent insultée, offensée d’être assimilée à un cafard, à un nuisible. Des manifestations violentes éclatent dans le Nord du pays et sont réprimées par le sang. Mana est alors désigné comme responsable des événements et incarcéré à ce titre dans la prison d’Evin où il subit interrogatoires musclés, intimidations, isolement de cinquante jours…
Au bout de quelques mois de détention, il obtient un droit de sortie temporaire qu’il met à profit pour fuir l’Iran avec sa femme. Sa destination : l’Europe, la France. Mais n’étant pas reconnu comme réfugié par la patrie des Droits de l’Homme (…), il devra passer par Dubaï, la Chine, la Turquie et la Malaisie en attendant un visa. Depuis février 2011, Mana réside à la Cité internationale des Arts (Paris) dans le cadre du programme ICORN de soutien à la liberté d’expression.
Le récit autobiographique de Mana Neyestani est une analyse chronologique des événements avec une distance, un recul incroyable et quelques pointes d’humour. Un témoignage qui ne laisse pas indifférent et apporte un éclairage sur une situation kafkaienne en Iran. Quant à mon pays…Quid de la liberté d’expression ? Quid du statut de réfugié ? Quid des Droits de l’Homme ? ...
Le dessin mi-réaliste, mi-hachuré emprunte autant à la presse pour laquelle Neyestani était employé qu’à des artistes de l’underground américain comme Crumb, Burns…
En bref
Le témoignage d'un homme, dessinateur de presse, pris dans un tourbillon politico-social qui le dépasse complètement (pour avoir prêté à un cafard un mot azéri pourtant rentré dans le langage courant) mais qui met à sac sa vie et à sang une communauté de son pays dans un Iran kafkaien contemporain. Un récit autobiographique avec une réelle qualité graphique - mi-underground américain, mi dessin de journalisme - qui rejoint Persepolis, Maus ou autre Gaza 1956 dans ma bibliothèque.
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Une métamorphose iranienne
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