Critique Manga Sois ma muse ! #2

Tomber amoureux de sa muse

Classique comédie comme on peut en lire dans le sympathique Nakayoshi, Sois ma muse entraîne le lecteur dans une romance lycéenne mignonne mais remplie de clichés parfois un peu d'un autre temps.

Depuis qu'ils se sont rencontrés, Michi est devenue la muse de Chihiro, jeune styliste à la recherche de l'inspiration. Inséparables désormais, c'est une relation ambigüe qui s'installe entre eux et qui va venir titiller le lecteur. Rien de neuf sous le soleil a priori mais dans le premier tome et lors de quelques brefs passages de ce tome, on se plaît à voir solliciter l'imagination créative de Chihiro pour confectionner de belles tenues mettant en valeur l'ensemble des aspects de Michi, de sa candeur au début, à son côté plus sexy maintenant qu'ils ont développé une attirance réciproque.

Cependant l'ensemble reste très bon enfant et surtout très dans les clichés des shojos mangas d'avant les années 2020. On se retrouve ainsi avec une héroïne qui veut rester près de l'homme qu'elle aime pour le soutenir, telle une bonne petite femme au foyer, allant jusqu'à prendre soin de lui quand il est malade, où à emménager chez lui (!!!) pour être sûre qu'il ne dépérisse pas seul l'été... C'est gros, très gros. Cela plaira peut-être à un certain lectorat mais ce n'est pas le modèle que j'ai envie de promouvoir pour ma part. J'aime les héroïnes plus indépendante, les héros moins dépendants et les relations plus équilibrées.

Je ne peux pas dire cependant que ce soit mauvais. Quand on aime les romances lycéennes, celle-ci est mignonne tout plein et agréable à lire car on s'amuse du tendre rapprochement des deux héros, qui ne peuvent déjà plus se passer l'un de l'autre, mais n'ont pas trouvé les mots pour se le dire, voire comprendre leur situation. C'est une maladresse touchante que l'autrice sait mettre en valeur à l'aide de situations qui se veulent les prémices d'un futur romantisme. On se plaît ainsi à les voir ensemble au lycée, lors d'un voyage scolaire, pour un shooting de mode ou lorsque Chihiro doit créer des tenues à l'atelier. La dynamique est bonne entre les deux.

Je regrette peut-être que la mode passe déjà autant au second plan et qu'on voie se profiler à la place de pseudo drame / tension avec le passé de Chihiro et sûrement d'autres choses dans le futur pour tenir les 9 tomes et + promis. J'aurais aimé que la mode serve de ressort, j'espère que cela viendra, car c'était vraiment un joli message émancipateur dans le premier volume et cela montre bien l'évolution de Michi dans celui-ci, avec cette jeune fille plus sûre d'elle désormais.