Critique Manga Re:Load #1

7
Re:Load

par P'tit Citron le lun. 5 mars 2018 Staff

"Prends ça et ne reviens pas avant plusieurs jours." Lui dit son beau-père. Cette nuit, alors qu'une petite fille se perdait dans le froid, la meute fêtait ses retrouvailles, tirant des feux d'artifices au 202.
INUI Shôkichi, ancien flic vivant au 201 d'un immeuble miteux, entend une nuit alors qu'il essaye de dormir, des coups de feu venant de l'appartement voisin. Il décide alors de sortir et de quitter son foyer, afin d'éviter les ennuis. Sur le chemin pour quitter la résidence, il se fera interpeller par Makoto, cette même fille qui avait quitté l'appartement 202 un peu plus tôt. Celle-ci, terrifiée par les bruits qu'elle avait entendus, et anxieuse de se retrouver seule dehors, supplie l'homme de l'aider. Inui, refusant égoïstement ses demandes au début, va de file en aiguille être amené à l'aider. Jusqu'au point où l'ancien inspecteur de police, qu'on appelait "Chien enragé", sera enrôlé dans des combats à mort, et bien pire encore...

Re:Load est une série en trois tomes de SASAKI Takumaru publiée aux éditions Doki Doki. C'est un seinen aux thèmes de vangeance, règlements de compte mafieux ; bref une série avec un bonne dose d'action et d'adrénaline. Le speech de base est très ressemblant, pour ne pas dire identique, à la série Assassins de SATÔ Hirohisa, également en trois tomes. Un enfant qui fuit son appartement pour ne pas se faire tuer comme ses parents, et qui se fera aider par son voisin, personnage mistérieux mais très clairement familier avec le combat et les ruelles sombres. C'est plus tard que les deux histoires se dinstingueront. Alors qu'Assassins prend une tournure presque posée et poétique, où les sujets principaux sont les questionnements des personnages ; on sent très bien, même au premier volume, que Re:Load se focalisera sur l'action et le thriller énigmatique.


Format :

En se référant au schéma narratif classique, l'histoire commence par installer l'élément perturbateur avec une confrontation, tout en exposant rapidement les bases et les enjeux. Les personnages quand à eux apparaissent dès le départ, mais nous seront présentés que plus tard. C'est un format qui fonctionne particulièrement bien avec une histoire courte ; c'est également très efficace pour une situation de chasse à l'homme, comme ici. Dû à la dangerosité et l'urgence de la situation, les deux personnages n'ont pas le temps d'apprendre à se connaître, ils doivent avant tout survivre. Le lecteur devra donc en apprendre plus sur ceux-ci, en même temps qu'ils en apprendront plus l'un sur l'autre. Cela instaure et entretient un bon rythme, tout en gardant du suspense et des possibilités de plot-twist.


Personnages :

INUI Shôkichi est un ancien inspecteur de police mystérieux. Après avoir été démis de ses fonctions pour cause d'abus de violence, particulièrement envers le clan yakuza Gômon, l'homme surnommé "Chien enragé" disparut de la circulation pendant plusieurs années. Vivant presque comme un vagabond et n'ayant ni famille ni proches, Inui était comme une coquille vide. Jusqu'au jour où il rencontra Makoto, une enfant seule et innocente, livrée à elle même. L'homme se rendra compte petit à petit que, tout comme Makoto ne peut survivre sans son aide, la présence de la petite fille redonne un sens à sa vie...
J'aime assez bien ce personnage, d'autant pour sa manière d'agir et de penser que pour sa personnalité et ses choix. Je trouve le développement de celui-ci intéressant ; il ne reste pas le cliché de l'ancien flic "badass" durant toute l'histoire. Nous découvrirons également dans ce tome une partie de son passé, ou du moins des drames qui l'ont poussés à tant détester le clan Gômon, à s'en rendre malade. Bien sûr, le plus intéressant sera l'évolution d'Inui et Makoto, de leur relation, et ce qu'elle va leur apporter au fil du récit...


Makoto vit avec sa mère et son beau-père dans un petit appartement, du moins jusqu'à ce que ceux-ci se fassent atrocement tuer. Juste avant le drame, le beau-père de l'enfant lui confia des clés-USB, sans lui parler de ce qu'elles contennaient. Il lui somma ensuite de partir. Malheureusement, Makoto sera traquée pour les clés qu'elle a maintenant en sa possession, celles-ci révélant probablement de sombres affaires concernant le clan yakuza. Désespérée et ne sachant où aller, elle demandera à son voisin, INUI Shôkichi, de l'aider à fuir et à survivre...
Le personnage de Makoto est plus compliquée ; étant au centre de l'histoire et des différents enjeux, son importance va grandir tout au long du manga. Petite fille au milieu d'un monde brutal et sanglant, elle crée un contraste, bien que déjà vu, très intéressant. Cependant, j'ai eu l'impression en lisant ce tome que l'auteur ne savait pas vraiment où il voulait aller avec elle ; ou du moins, il avait du mal à proprement développer son personnage. Je m'explique. Alors qu'à un moment, Makoto est effrayée et attristée par les évènements qui se produisent autour d'elle ; elle se jettera au milieu d'un combat cinq pages plus tard. Je caricature, mais c'est à peu près cela. Je pense que SASAKI Takumaru veut faire de Makoto un personnage qui aura un impact certain sur l'histoire, et c'est très bien. Ceci dit, il faut que sa progression reste logique, surtout pour une enfant.



J'en ai rapidement parlé plus haut, mais la relation entre les deux personnages principaux occupe une grande place dans le manga. D'un côté, nous avons une petite fille qui n'a plus rien ni personne, dépendente de la protection qu'Inui lui apporte ; et de l'autre, un homme d'âge moyen, qui a perdu tout but ou raison de vivre... Ils apprendront petit à petit à mieux se connaître, et découvriront qu'ils ne peuvent plus vivre l'un sans l'autre. Les deux personnages sont diamétralement opposés, mais étant obligés de rester ensemble, ils n'ont d'autre choix que d'évoluer et de s'adapter... Chacun devra apprendre de l'autre. Ce gigantesque contraste est encore peu exploité dans ce volume, mais a le potentiel pour devenir un point très important et passionnant de l'histoire.


J'ai cité Assassins au début, en disant que le scénario de base ressemblait fortement à celui de Re:Load. Mais ce n'est pas la seule similarité qu'a cette œuvre avec un autre manga. En relisant le tome, j'ai réalisé une chose à propos de la relation entre les deux personnages principaux que je n'avais pas remarqué avant : elle ressemble énormément à la relation entre les deux personnages principaux de Jusqu'à ce que la mort nous sépare de TAKASHIGE Hiroshi et DOUBLE-S. C'est anecdotique, mais plus j'y pense, plus je fais le rapprochement. Il n'est cependant pas impossible que SASAKI Takumaru envisage les choses différemment pour Re:Load, une série beaucoup plus courte que celle du duo d'auteurs cité au dessus, comptant trois tomes contre vingt-six.


Pour conclure :

Re:Load commence fort, et a le potentiel de devenir une bonne série. Malgré quelques petits détails qui peuvent sortir certains lecteurs tels que moi de l'ambiance, ce premier volume est rythmé et plaisant à lire. Les dessins, bien que je n'en ai pas parlé, sont très correct ; que ce soit durant les scènes de combat, très dynamiques, ou les scènes de réfléxion, plus calmes avec des plans fixes. Il reste tout de même quelques points sur lesquels je ne pourrais donner d'avis tranchés, ce n'est encore que le premier tome. Ceci dit, je recommanderais ce manga à tous ceux qui aiment les petites histoires qui mélangent action et reflexion, ou aux curieux qui ne veulent pas se lancer dans une série à rallonge.

En bref

Re:Load démarre avec ce premier volume, déjà plutôt bon et plaisant à lire. Ceci dit, le manga a encore une certaine marge de progression, surtout au niveau scénaristique. L'histoire n'est pas des plus originales, mais est toujours intéressante. Les dessins quand à eux sont plus que correct ; on ne parle pas d'un chef d’œuvre, mais c'est vraiment agréable à l’œil. Bref, c'est pas mal du tout !

7
Re:Load
P'tit Citron Suivre P'tit Citron Toutes ses critiques (189)
Partager :
Commentaires sur cette critique (0)
Laissez un commentaire