Critique BD H.S.E - Human stock exchange #3

Ce triptyque est une fable cruelle.
A peine extrapolée de l’évolution actuelle de l’économie, Xavier Dorison imagine de nouveaux marchés basés sur le court de bourse de l’être humain, garanti par ses organes internes.
Il nous renvoie par la même à notre désir intrinsèque, génétique dirait son personnage Simon Sax, d’être évalué par des notes, des primes, ou des prix ; De se positionner sur une échelle de valeurs, économiques, éthiques ou autre, en un mot se comparer à nos semblables.
Cela fait réfléchir au-delà même de la série à la fuite en avant du capitalisme, au système boursier qui créé et fait exploser des bulles financières pour le plus grand profit de quelques privilégiés.
Il interroge à la foi notre sens de l’individualisme, nos limites d’égoïsme pour nous réaliser au détriment des autres, mais aussi notre indifférence face aux dérives actuelles que nous regardons en faisant semblant de ne rien voir.
Le dessin, réaliste, avec un rien de surexposition, permet de maintenir la distance nécessaire pour faire de la série un récit d’anticipation et non une chronique sociale.
Une réussite qui a su trouver avec ce tome 3, et il faut le saluer, une fin à la hauteur de la série.