Critique Global manga Backhome #1

Un retour à la maison plus que mouvementé

Concocté par deux auteurs espagnols , Backhome est un seinen global manga à la sauce Resident Evil qui nous plonge dans un petit thriller d'action horrifique en deux tomes.

Ann est à la recherche de son petit frère disparu. Toujours rongée par un passé douloureux, la jeune femme revient à Woscastle, petite ville de son enfance. La ville semble avoir été désertée par ses habitants mais la jeune femme découvre rapidement qu'elle n'est pas seule....

Dès sa première de couverture plutôt attrayante, ce petit manga fait inévitablement penser à du Resident Evil, rien que par le chara-design de ses personnages. Dans l'ensemble, cette courte série est d'ailleurs un concentrée d'action et d'horreur directement inspiré par la série b et le survival horror, rien de bien ambitieux, mais suffisamment efficace dans le genre pour nous faire passer un agréable moment de lecture pour qui peut tolérer les grosses ficelles et un scénario très réchauffé.

Je dois avouer avoir levé les yeux au ciel face à l'écriture, à commencer par le gros méchaaaant de cette histoire, le fameux militaire psychopathe à la gâchette facile et au sourire carnassier. Le scénario, guère ambitieux, nous ballade dans un rythme peu contrôlé. A peine arrivée, Ann se fait capturer par des militaires guidé par un méchant. C'est très cliché et sans réelle inventivité. Ce rythme en fanfare gâche un peu l'immersion du manga ce qui est dommage car le dessin de Toni Caballero est plutôt efficace. On aurait aimé se promener et surtout flipper un peu plus dans les rues désertiques de cette ville a priori rongé par un lourd passé mais les auteurs ont préféré basculer dans l'action en faisant intervenir trop rapidement sans doute les militaires et la fameuse base scientifique dont on ne connait pas trop les tenants et aboutissants.

A partir de là, ne vous attendez pas à de grosses surprises et bouleversements au niveau de l'intrigue. Rien de très perturbant, plutôt un pot pourri de quelques références horrifiques recyclés et digérés. Mon avis sur le scénario est un peu dur mais, parfois, on a envie d'un divertissement plus mature qui ne se sent pas obligé de se la jouer série B en nous servant une tambouille un peu geek au détriment de l'immersion et du silence. Un silence gâché par des répliques lisses qui évacuent rapidement toute subtilité du côté des personnages. L'intrigue a beau être étoffé de flash-backs, les sentiers de ce premier tome de Backhome n'en demeurent pas moins droits et prévisibles.

Mais, pour autant, si on considère ce titre simplement comme une série b d'action et d'horreur, alors le résultat est amplement suffisant et ce grâce au dessin de Caballero . Ce dernier renforce l'atmosphère par un ancrage appuyé et un dessin soigné secondé par un bon choix de cadrage très cinégéniques de la part de Sergio Hernandez. Bien que son scénario soit loin d'être transcendent, nous devinons l'expérience de l'auteur et un certain amour pour le cinéma qui se reflète dans certaines planches à travers les interactions entre les personnages ou les moments de frissons et d'action.

Backhome , ce n'est ni plus ni moins qu'un petit retour à la maison, sous sa couette en train de jouer à Resident Evil 1. Au final,ce premier tome nous fait renouer bon gré mal gré à la série b vidéoludique ou cinématographique sans prises de têtes et c'est peut-être sa principale qualité bien que ce manga sera loin d'être mémorable.