Critique Manga No control

7
No control

par MassLunar le mer. 23 juin 2021 Staff

Sex Control !

Delcourt/Tonkam décide cette année de se consacrer à l'œuvre de  Lynn Okamoto qui comprend  le fameux Elfen Lied ( ce qui devrait plus que ravir certaines personnes si j'en crois le sujet d'un topic !). En France, nous connaissons l'adaptation anime que j'avais bien apprécié à l'époque (et qui reste encore marquante malgré les années qui se sont écoulées). Du coup, c'est un réel plaisir que de découvrir ou redécouvrir ce titre SF en manga d'autant plus que Delcourt/tonkam a particulièrement soigné son édition (couverture noir, pelliculage mât, silhouettes légèrement vernis...). C'est une édition qui possède tout de même un peu de classe et c'est d'ailleurs cette même qualité éditoriale que nous retrouvons pour un autre titre du scénariste Lynn Okamoto réédité cette année en version intégrale : une comédie érotique du nom de No Control ! 

La découverte de ce titre est due à une remarquable naïveté car je ne m'attendais pas du tout  à une comédie érotique vu le pavé, vu l'apparence éditorial similaire à  Elfen Lied et ce, malgré la lecture d'un résumé qui dévoile peu de choses... Donc , petit message, No Control , c'est d'abord du bon gros érotisme qui tâche ( désolé pour les âmes sensibles). Ca ne tombe pas dans le hentai car les motifs de censure sont bien présents d'une part et d'autre part, parce que malgré l'omniprésence du sexe, No Control filtre à sa manière une véritable intrigue ( qui demeure quand même au second plan). 

Mais que vaut No Control ? C'est un petit kif érotique qui se montre parfois désarmant dont on oscille entre le rire et l'empathie pour des personnages qui cherchent tout simplement à vivre une histoire d'amour malgré la différence sociale et malgré les apparences. No control est un titre érotique qui démarre à partir d'une formule magique. Cette formule, ce pacte fait à un dieu appelé le "dieu de la contrepartie " fait (re)rapprocher Subaru une lycéenne belle, noble et intelligente,  et Akira un lycéen plutôt renfermé mais doté d'une certaine détermination qui l'a poussé à bosser et à s'inscrire dans le même lycée privé que Subari. La vérité est que Subaru et Akira étaient autrefois amis d'enfance durant le primaire. Depuis les années ont passé et Subaru, autrefois garçon manqué, s'est métamorphosée en une jeune fille belle et "digne". Mais les liens du cœur sont toujours intact comme en témoigne Akira et ils explosent carrément à l'occasion d'une formule magique qui permet de créer un passage direct entre les chambres de nos tourtereaux.

Là où cette magie n'aurait pu être qu'un élément déclencheur à une avalanche d'érotisme ( ce qui est aussi le cas ! ) nous verrons qu'elle finira par imposer un véritable challenge au jeune couple à travers justement la notion de self-control. En clair, au fur et à mesure du tome, le self -control deviendra un enjeu pour les deux personnages mais le problème est que Subaru est une reine du masque qui dissimule en classe une véritable nymphomanie à l'égard d'Akira... La relation s'avère très pimentée.

Tout cela donne lieu à des situations érotiques qui raviront les amatrices et amateurs du genre malgré un certain schéma répétitif. Chaque chapitre donne lieu à un acte sexuel mue par la nymphomanie de Subaru et par le fait qu'elle est en perte totale de self control pendant une heure chaque jour suivant le pacte conclue avec le dieu de la contrepartie. C'est une répétition qui peut s'avérer lourdingue avec des actes sexuels récurrents comme le coup du caleçon... Mais c'est inhérent au genre.

Dans le domaine érotique, le dessin de la mangaka Mengo Yokoyari s'avère paradoxalement assez subtil. Son trait est forcément osé durant les situations de nuit mais la dessinatrice n'abuse pas du corps sculpturale et fait au contraire ressortir une beauté assez gracieuse et légère chez ses personnages et plus spécialement chez Subaru. C'est une belle lycéenne qui n'a rien de la bimbo plastique de fan service. De la même manière que l'intrigue, le dessin joue un peu sur l'apparence en combinant un visuel qui, de jour, pourrait apparaître comme un agréable shojo de romance avant que la nuit et le huit-clos de la chambre d'étudiant ne devienne plus érotique et accumule les effets de rougissements et de transpirations. 

Mengo Yokoyari illustre bien le storyboard érotique de Lynn Okamoto tout en y insufflant une certaine grâce dans les moments les plus softs, autrement dit quand les personnages flirtent avec l'émotion et non plus seulement avec le sexe.  Le fait que ce titre soit édité en un seul one-shot permet aussi de mieux retranscrire l'évolution autour de la relation entre ces deux lycéens. Outre le self-control, ce manga souligne aussi des thèmes plus sérieux comme le mariage arrangé, le jeu des apparences ou encore la manipulation faite par un pdg qui chercher à coucher avec une fille de seize ans. Mine de rien, No Control ! raconte aussi une histoire en second plan et plus spécialement dans cette période charnière du lycée qui devient pour le coup dans ce manga une période charnelle.  Mais, encore une fois, c'est un titre à prendre pour ce qu'il est avant tout, une comédie très érotique qui frise un peu le mauvais goût mais dès qu'on ouvre le livre, nous savons à quoi nous attendre. Mention spéciale à la traduction qui est tout aussi crue ( voire plus)  que le contenu et qui épouse parfaitement le caractère totalement nympho de Subaru totalement en contraste avec son attitude de sainte-nitouche le jour. Un régal de crudité. 

En bref

No Control ! est d'abord un manga très érotique qui cherche à dégager un peu de vraie romance et de drama. Lynn Okamoto pond un scénario assez cru qui est bien servi par le dessin adroit de Men go Yokoyari qui apporte, outre le dessin purement érotique, un petit peu de beauté au titre. L'édition intégrale apporte un plus aussi bien esthétique qu'au niveau de l'intrigue pour ce titre qui permet d'afficher une histoire plus linéaire. En somme, No Control ! reste un petit kif du genre. Un one-shot sulfureux de l'érotisme qui peut trouver une petite place sur l'étagère la plus haute de votre bibliothèque.

7
No control
Positif

Une œuvre purement érotique qui joue habilement la carte du contraste avec le dessin tout en légèreté de Mengo Yokoyari

Un fond de drama ammené par notre duo de personnage sulfureux, la "douce " Subaru en tête...

L'édition intégrale de qualité qui permet de concentrer l'histoire

Negatif

Un humour dont la crudité répétée peut être aussi un peu lourdingue et grinçant

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