Critique Manga Ascension #10

Le tome précédent avait commencé à présenter les bases de la nouvelle vie de Buntarô Môri. Ce tome nous apprend plus en détails ce qu'il s'est passé après les événements liés à l'équipe d'ascension de la face Est du K2, et comment notre héros en est arrivé là où il en est aujourd'hui.

Pour l'instant, le récit semble suivre un cycle semblable aux deux arcs précédents. Buntarô a vécu des événements tragiques qui l'ont transformé. Chaque épreuve a contribué à ancrer davantage sa personnalité solitaire et anticonformiste. Une fois de plus, le cadre dans lequel il évolue et le portrait dressé de notre société sont durs et sévères, sans qu'il y ait de morale à en tirer. On suivra juste le parcours de Buntarô en voyant comment il trace bon gré mal gré sa route dans un monde auquel il paraît inadapté, non sans raisons.

Pourtant, avec la réapparition de Miyamoto, on sent bien qu'une boucle est sur le point de se boucler. Miyamoto est d'une certaine façon celui par lequel tout a commencé ; on devine que son retour marque le début d'une fin... mais quelle sera-t-elle ? Miyamoto, lui aussi, a bien changé, et le manga nous dresse le portrait d'une vie dure et passionnée, où le réalisme est tel que la tendresse n'a pas sa place.

On sera ému par la cruauté des faits racontés, par le devenir de protagonistes désabusés et par la beauté et l'expressivité des planches, toujours aussi pétries de détails, en particulier pour les dessins de montagnes ou de rochers.

Ascension est une lecture distrayante car dépourvue de grandes réflexions ou de leçons de morale, tout en étant accrocheuse grâce à sa justesse de ton et à la profondeur de ses personnages, et facile à lire grâce à ses grandes cases et sa narration fluide. On se plonge dans chaque nouveau tome avec intérêt et l'on en ressort ébranlé par toutes sortes d'émotions. Aucun doute que le troisième arc qui s'ouvre ne nous décevra pas.