Critique Manhua Juge Bao #1

Premier tome de la première série de Editions Fei, Juge Bao et le Phoenix de Jade nous entraîne au début des années 1000 dans les terres de l'empire du milieu. Ce personnage n'est pas qu'une simple fiction, ce dernier a vraiment existé et est aux yeux des chinois (même à l'heure actuelle) un modèle de droiture et d'intégrité exemplaire.

Graphiquement, le trait de Chongrui NIE, est criant de réalisme ! Les détails d'ombrage sont légions et sa façon de "hachurer" ses dessins font penser à de la gravure sur ardoise. C'est fin, propre et précis. Ce niveau de quasi perfection permet au dessinateur de donner de réelles expressions aux divers protagonistes : joie, douleur, peur, tristesse, extase, suspicion... Un vrai bonheur de flatter nos rétines avec un graphisme de cet acabit.

Scénaristiquement, Patrick Marty nous offre un très bon polar ! D'une requête d'une vieille femme au seuil de la mort concernant une ancienne promesse de mariage, on est embarqué vers un complot bien plus complexe où se même arrangements immobiliers, complots sociaux, mariages arrangés, incarcérations arbitraires, vols et même meurtres arrangés. Les notables de la Cité Nouvelle s'entraident afin de conserver leurs statuts de privilégiés et d'avoir mainmise sur la politique de cette capitale de province.
On est vite embarqué dans cet univers policier médiéval où le Juge Bao se plie en quatre avec ses fidèles acolytes, afin de démêler les complots et rétablir la situation.

Outre l'imposant et charismatique Juge Bao, le reste de l'équipe est dotée de personnages sympathiques ayant des compétences bien spécifiques :
Zhan Zao : le fidèle garde du corps, inspectant les pistes évoquées par le Juge Bao et sachant se battre.
Gongsun Ce : L'assistant aux multiples casquettes : greffier mais aussi medecin légiste, ce dernier est tout aussi important que Zhan Zao.
Enfin, le seul enfant de l'équipe, Bao Xing, le page vif et fougueux qui est l'apprenti de Juge Bao mais aussi des deux autres.
Au dela de cette pléiade d'individus, de nombreux intervenants font leurs apparitions. Cela rend le scénario complexe et touffu, mais cela a aussi des aspects négatifs.

On pourrait reprocher à Juge Bao, ses nombreux personnages. Même avec un graphisme soigné pour chacun d'eux, il est difficile d'identifier les personnages. De plus, les noms chinois sont difficiles à retenir pour les occidentaux que nous sommes. A certains moments, on ne sait plus qui fait quoi, qui a trahit qui, qui est l'enfant de qui etc... Cela rend la lecture moins lisse pour ne pas dire confuse.

Quant à l'édition, elle est simple mais très bien conçue, dans un format classique. La chose étonnante est le fait que Juge Bao est édité en format à l'italienne ! Original, et la prise en main n'est pas plus difficile. On notera des fautes d'orthographe et de français de ci de la, mais rien d'alarmant.