Critique Manga Le Rossignol rêve de printemps

La *bagarre*

Comment écrire une histoire saine (si, si... ne partez pas tout de suite) à partir du bon vieux trope « prof-élève » ? Un défi a priori impossible... mais pas pour Nayuta Nago.

Premièrement, tout du long, Narumi adopte la seule attitude à avoir face aux avances d'un élève : prendre ses distances, quand bien même Shirakawa ne manque pas de roublardise pour les combler. Deuxièmement, les deux sont majeurs et vaccinés, et si ça ne suffisait pas, la relation n'en devient réellement une qu'à la toute fin, une fois les études de Shirakawa achevées. Enfin... c'est une fiction, et si l'idée vous rebute à ce point, il y a des tas d'autres BL plus à même de vous convenir. Ceci dit, vous passeriez à côté d'une chouette histoire... mais il en faut pour tous les goûts.

Vous l'aurez compris, on est dans une romance totalement slow-burn (mais alors vraiment très très slow), où Narumi met un temps fou à réaliser ses sentiments. Shirakawa est plus rapide, mais c'est tout de même très amusant de le voir peu à peu comprendre que s'il aime autant passer du temps avec son prof, ce n'est pas uniquement par admiration envers ses talents à la baston. Parce que oui, des bastons, il y en a quelques-unes, et fort bien dessinées d'ailleurs, pleines de dynamisme. On ne vient pas forcément pour ça, mais c'est très réussi. Sans oublier non plus quelques situations totalement absurdes où, à défaut de rire, on sourit de bon cœur. Globalement, la bonne humeur et l'insouciance de Shirakawa sont contagieuses, ça n'est pas non plus un bouquin feel-good, mais presque. Léger, assez doux, avec juste ce qu'il faut d'incertitude pour serrer un peu la gorge.

J'ai souligné plus haut la réussite visuelle que sont les scènes d'action, mais les émotions aussi sont très bien rendues. Enfin, Shirakawa est super expressif, Narumi... beaucoup moins. C'est évidemment volontaire et ça renforce d'autant plus le côté insondable du personnage. Dans l'ensemble, le trait est fin et super beau, on regrettera simplement la discrétion des décors, mais dans les faits, leur absence n'est pas particulièrement gênante.