Critique Manga Dark Gathering #2

Méli-mélo spirituel

La chasse aux fantômes se poursuit avec ce tome 2 de Dark Gatheringi, nouveauté frisson des éditions Mana Books avec Kenichi Kondo au dessin.

Si ce titre n'est pas avare de péripéties et confrontations fantastiques, force est de reconnaitre que j'ai un peu de mal à accrocher à cette marmelade fantastico-horrifique qui oscille maladroitement entre romance, complexité des combats et une forte ambiguité qui peut agacer. Avec cette série, nous rentrons dans un sac de noeud scénaristique qui pourrait être traité de manière plus simple, plus épurée avec davantage de direction. 

C'est dommage car Dark Gathering est un titre fantastique qui possède un bon potentiel avec vraiment une volonté de la part du dessinateur de s'inspirer de faits divers mystérieux, de morts liés aux légendes urbaines. Le choix des lieux et des thématiques est bien traité avec l'esprit qui pousse aux suicides, une affaire autour d'une vidéo inflammable (qui évoque bien sûr des classiques de l'horreur japonais) ou encore un trip forestier qui s'achève sur un battle face à des esprits perdus dans la nuit au bord d'une rivière.... Le mangaka manie donc bien ses cadres mais là où le bât blesse, c'est le déroulé de son scénario ainsi que des combats spirituelles qui deviennent inutilement complexes.

Pour l'instant, les deux premiers tomes de Dark Gathering se concentrent sur une suite d'affaires paranormales tout en renforcant la cohésion entre nos personnages , soit , mais pour l'heure, il est vrai que ce début de titre ne possède pas encore de ligne directrice forte qui pourrait nous happer davantage. Une menace est bien présente , la fin de ce tome 2 la dévoile un peu mais le manga donne déjà l'impression de ramer entre des affaires paranormales trop nombreuses et qui se déroulent suivant un processus un peu complexe, des personnages sympathiques mais qui manquent d'un peu de profondeur, des intrigues secondaires autour d'une malédiction avec ces fameux nerfs, une romance entre deux personnages qui est teinté d'ambiguité puisqu'Eiko semble elle aussi atteint par un esprit....

Bref, en deux tomes, Dark Gathering présente à la fois trop et trop peu de choses pour nous régaler.

Mais son plus défaut majeur, selon moi, c'est le déroulé de ses confrontations paranormales qui souffrent d'un manque d'énergie et d'une complexité un peu poussé.

L'idée de ne pas bastonner les esprits est pas mal en soi mais je trouve le procédé des poupées vaudous de Yayoi assez complexe avec des règles que je peine à saisir. Le mélange entre le combat contre les esprits et le surplus d'explications enlève toute fraiyeur à ces combats. De même, le dessinateur semble se retenir et se contente de dessiner des esprits à la manière d'ombres rampantes ou de silhouettes situées à 30 mètres de distance.Aucun plan choc ou vraiment creepy ne vient donner de la force à ce titre. C'est dommage, car , encore une fois, ce début de série possède une vraie ambiance mais est noyée dans des "combats" brouillons car trop explicatifs et nébuleux (je saisis tout juste les grandes lignes avec Yayoi qui cherche à se faire une armée d'esprits ) et des ennemis qui, visuellement, se ressemblent tous ce qui est paradoxale quand on voit la tenue de notre héroine. 

Cela n'empèche pas la série de distiller une ambiance intriguante et inquiétante comme avec le personnage d'Eiko dont l'attitude risque d'embrouiller certains lecteurs. On sent bien que ce personnage est sous la coupe d'une mauvaise influence. Son attitude creepy peut nous faire poursuivre la lecture mais pour que cette chasse aux fantômes soient efficace, il faudrait que le mangaka soigne davantage ces fantomes et redirige un peu son intrigue qui peine à nous hanter et ce en dépit d'un potentiel certain.