Critique Manga Dark Gathering #1

La gamine aux deux prunelles

Portée par une jolie première de couv'  en couleur pourpre mettant en valeur sa mystérieuse héroine , Dark Gathering est la touche frisson/fantastique des éditions Mana Books pour ce début d'année 2024.

Tout commence lorsque Keitaro, un étudiant, qui; suite à un tragique évenement, a décidé de passer les deux dernières années de sa vie en mode  hikikomori, retourne dans la vie réelle. Secondé par son amie d'enfance, Eiko, Kei a repris ses études à l'université et s'est trouvé un petit job en tant que professeur particulier auprès de la cousine d'Eiko, Yayoi. Rien de vraiment anormal si ce n'est que Kei et Yayoi possèdent la capacité singulière de voir des esprits ! Mais , alors que Kei, rongé par une malédiction suite à une sinistre rencontre paranormal, cherche à fuir les fantomes, l'extravagante , Yayoi, quand à elle, est bien décidé à débusquer le moindre mauvais esprit.

Avec Eiko, le trio va donc explorer divers lieux hantés au grand dam de Kei, sous l'égide de Yayoi, la chasseuse d'esprit qui est animée par un but en particulier.

Devancé par l'anime diffusée en 2023 sur ADN , le manga Dark Gathering débarque donc en France par le biais des éditions Mana Books pour un titre qui comprend à ce jour 14 volumes au Japon

Au programme, une héroine extravagante ), de l'humour de caractère et une ambiance paranormale dans laquelle la peur et le frisson se muent dans les légèndes urbaines. Un bon programme, prometteur, pour qui aime ce genre de titre dans la lignée de Dandadan par exemple...

 Dark Gathering nous entraine sur la trace de différents lieux hantés à commencer par une simple cabine téléphonique parasitée par l'esprit d'une femme meurtrie ( et donc meurtrière) ou encore un sanctuaire dont le sous-sol contient quelques sinistres présences.Ce manga mise avant tout sur la symbole des lieux, sur des espaces angoissants plutôt que de nous confronter face à des esprits retors dont le chara-design est pour l'instant un peu timide et assez lisse.

Ce sont avant tout des silhouettes ténébreuses se fondant dans l'obscurité même du décor.  Un aspect un peu passe-partout face à l'extravagance de la petite Yayoi , la chasseuse d'esprit aux deux pupilles. Elle possède cette impassibilité qu'on retrouve chez La fille des enfers associé avec un look très cosplay.  Un personnage visuellement mémorable mais dont le passé, la personnalité et les enjeux sont un peu trop vite dévoilés. C'est un peu regrettable que le mystère autour de Yayoi soit aussi vite éclipsé.

Reste que Dark Gathering se concentre aussi sur Kei, le protagoniste traumatisé par une rencontre avec un esprit qui lui provoquera une déformation physique. Ce personnage de gros angoissé fait un interessant contrepoids à l'impassabilité alarmante de Yayoi. Nous avons donc affaire à un bon duo pas forcément transcendant mais sympathique où Kei joue le rôle d'appât pour Yayoi qui vient par la suite capturer des esprits. Le duo , sympathique, se montre un peu prévisible avec une amitié qui s'instaure assez vite.

En somme, ce premier tome de Dark Gathering possède un bon potentiel, notamment lorsqu'il met en scène des lieux hantés avec des notes d'angoisses réussies mais qui sont tout de même vite contrebalancés par l'attitude prévisible des personnages et le visuel des fantomes pas franchement flippants. 

Affaire à suivre pour Dark Gathering dont la chasse aux fantomes se poursuit dans un tome 2 sortie en même temps que le premier.