Critique Manga Make Up With Mud #5
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par Tampopo24 le dim. 17 déc. 2023 Staff
La liberté ça s'apprend et ça coûte
Quelle série toujours aussi
surprenante. Dire que je ne misais pas dessus à sa sortie, imaginant à
cause de ma mauvaise interprétation des couvertures quelque chose de
racoleur alors que le titre est d’une finesse ravageuse. Une petite
pépite à découvrir sur le droit des femmes et le droit à être libre !
Ce nouveau tome m’a ravie. Très centré
sur le personnage de Yves, mon chouchou depuis le début, je ne m’en
cache pas, il a permis d’explorer de nouveaux horizons. En nous
présentant des pans du passé de la famille de Yves, Yosikazu élargit
encore le spectre de sa saga sociale et c’est confondant de réflexions
pertinentes sur la place de la femme, la vie de couple, la vision de
l’enfant et j’en passe. J’ai adoré ! Découvrir Yves dans ses relations
avec ses parents est pourtant complexe mais l’auteur parvient à rester
juste et si une pointe de jugement se fait sentir envers ceux aux
esprits trop étroits, l’auteur prend aussi la peine d’expliquer leur
point de vue et leur origine, ce qui est tout à son honneur.
J’ai donc été emportée par le tourbillon
Yves dans ce tome, ce jeune homme amoureux de Miku, qui aimerait
désormais qu’elle se tourne vers lui, mais c’est plus compliqué que ça.
Et j’ai beaucoup aimé que la rencontre avec son père fasse émerger les
failles d’Yves également, car oui, il projette sur Miku et probablement
sur d’autres femmes ce qu’il a vécu avec sa mère et il la voit comme une
femme en détresse qu’il souhaiterait aider. Or, le propos ici est la
liberté ou plutôt l’acquisition personnelle de la liberté, apprendre à
se débrouiller seul et se libérer des chaînes de la société. L’auteur en
explique à merveille la complexité, à la fois à travers le modèle de
Yves que sa mère a toujours voulu laisser libre de ses choix, ce qui va
de se percer les oreilles enfants, à l’appeler par son prénom et pas
maman, jusqu’à se maquiller et s’habiller en fille ou garçon selon ses
désirs ; mais également à travers le portrait de cette femme, étrangère
mariée à un Japonais très traditionnel, qui a peut-être fini étouffée
par cela. J’ai hâte de rencontrer cette femme de visu et non plus dans
les souvenirs de son fils.
Ce point était utile. Cependant, avouons
que pendant ce temps-là l’histoire n’avance pas. Nous sommes toujours
face à la problématique de ce jeune avocat louche qui a proposé son aide
à Miku pour se séparer de son fiancé et toujours avec sa famille qui
n’accepte pas cette séparation. L’auteur a donc laissé le règlement de
tout cela à plus tard pour le meilleur et pour le pire. Seule petite
avancée, Miku continue de penser enfin un peu plus à elle, à se faire
plaisir, à faire ce qu’elle aime et Yves ose la pousser dans ses
retranchements pour continuer, un peu égoïstement, à la faire avancer.
Cela donne très envie de découvrir la suite.
En bref
Tome qui offre une petite pause dans l’oeuvre de déconstruction – reconstruction de son héroïne au sortir d’une relation toxique, il propose de nous aider à élaborer une théorie sur ce qu’est vraiment la liberté dans nos société et ce qu’elle coûte. C’est âpre mais lumineux, sombre parfois mais poignant, et piloté par le personnage d’Yves et sa famille, ce fut un petit coup de coeur. J’ai adoré découvrir ce qui a forgé son caractère et continue de le faire. Celui-ci est vraiment mon personnage de coeur dans la série, malgré ses failles, ça se confirme.
Positif
Un nouveau virage introspectif très intéressant sur la notion de liberté individuelle
La prise en exemple de la famille d'Yves
La belle rencontre avec le personnage de sa mère
Avoir Yves comme narrateur
Negatif
Une histoire qui avance peu dans le fond
Une Miku toujours un peu trop soumise face aux figures d'autorité de sa vie
La caricature (ou pas) de la famille jap traditionnelle
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