Critique Manga Rock of destruction

7
Rock of destruction

par MassLunar le sam. 31 juil. 2021 Staff

Pierre qui roule n'amasse pas tripes

Nouveau manga de genre de chez Omake avec Rock of destruction, un titre qui annonce la couleur de la série B car Rock of destruction est un manga de genre qui flirte avec le bon vieux film d'horreur façon slasher ou midnight movie. 

Tout commence par une bande de jeunes qui vont faire la fête , le postulat de base de la plupart des slasher qui se respectent , jusqu'au moment ou tout bascule dès la première nuit (forcément ! ). 

Arrivés dans une espèce de villa en plein désert, notre joyeuse bande va goûter les joies du précoce petit-déjeuner aux tripous lorsqu'ils découvrent l'un d'eux mort, compressé dans une petite boite. Tout commence comme cela et , a priori, un mystérieux rocher millénaire serait dans le coup...Rock of Destruction n'a pas prétention à nous offrir un scénario de qualité. C'est de la série B en grande partie avec un certain déluge de monstruosités , mutilations et viols. Pour public averti car certaines scènes sont tout de même corrosives, notamment quelques scènes de viols qui sont insupportables et dénotent un peu dans le registre du slasher. Je parle de série B mais ce manga d'horreur se montre aussi plus atypique sur certains points ce qui fait que ce n'est pas seulement de la pure déconnade en mode survival et nous ne pouvons que regretter au passage que l'auteur n'ait pas exploité lé style des chapitres prototypes en fin de volume qui apporte une peur plus glaciale. 

Rock of destruction est un one-shot écrit et dessiné par Norihiko Kurazono à qui nous devons l'adaptation Voyage au centre de la terre. C'est un mangaka qui possède un style de dessin plutôt identifiable avec un chara-design qui prime sur la musculature, la nervosité du corps associés à des traits plutôt occidentales, notamment un jeu au niveau du nez pour certains pesonnages plutôt pas banal pour du dessin manga. Un parti pris pas trop étonnant puisque l'histoire met en scène des américains. Ce chara-design très campus est plutôt sympathique avec forcément un dessin un peu bimbo qui nous plonge dans cette atmosphère de slasher/série B. Kurazono -san s'amuse aussi du côté des monstres. Les dévolués sont malsains et possède parfois une esthétique presque cthullhienne. La menace est plurielle et nous avons droit à un bon petit festival de créatures qui ravira les amateurs de bêbêtes ambulantes. 

Un point sur les décors qui sont...vides. Du moins, pratiquement. Peu de décors de fond, certains planches sont pratiquement blanches en arrière-plan et cela contribue justement à faire ressortir l'atmosphère véritablement anxiogène de ce titre. Là où cela aurait pu être considéré comme de la fainéantise, le mangaka tisse au contraire une certaine toile d'angoisse en privilégiant le caractère à la fois isolé et infiniment vide d'un désert comme si les personnages évoluaient au milieu d'un véritable néant. Une planche dans laquelle ils errent sur une route à pied est plutôt réussie d'ailleurs.  Mention spéciale à la ville noyée sous le brouillard qui évoque un bon Silent Hill des familles... D'une certaine manière, le mangaka tire profit de ce vide des décors qui est peut-être l'un des éléments les plus , si ce n'est le plus angoissant de ce titre. 

Le dernier acte justifie pleinement ce vide en dévoilant tel un manège hantée les différentes créatures qui se tapissent sous la page blanche. 

Bon , autant le dire, Rock of destruction n'est pas le meilleur manga de genre publié par Omake. Pour une ambiance anxiogène affirmée, il faut se farder des personnages assez antipathiques dans l'ensemble qui collent forcément aux stéréotypes du slasher entre l'intello, la bimbo, la fille renfermée, le sportif... Bref, des personnages dont on se doute qu'ils sont essentiellement là pour se faire becter mais ce qui est le plus dérangeant , c'est le décalage choc véhiculé par certaines scènes ou le comportement de certains personnages.

Rock of destruction nous plonge parfois dans une horreur très viscérale qui nous prend aux tripes avec une scène de viol dont on ne sait si elle est l'héritage d'un midnight movie infâme ou d'un mauvais hentai. Sans faire de jugements moralistes, soyez prévenu que Rock of destruction n'est pas cantonné à l'horreur purement slasher même si cela ne dure que deux pages. Un décalage qui peut remuer le lectorat tout en aggravant l'horreur physique. 

Côté scénario, rien de bien transcendant non plus mise à part un petit côté Lovecraft avec cette antique pierre noire mais ce qui s'avère dommage, c'est que le scénario des chapitres prototypes en fin de volume est beaucoup plus attrayant et recherché que le scénario de ce Rock of destruction qui frise le nanar avec notamment sa vision ultra-stéréotypé de la tribu indienne. C'est dommage car nous avons l'impression que l'auteur avait le choix entre une horreur psychologique à la Junji Ito et de l'horreur plus nanardesque. Il a fait le choix du second mais Rock of destruction aurait pu être beaucoup plus intelligent et subtil dans sa vision de l'horreur, du moins quand on voit les chapitres prototypes en bonus de fin de volume.

Dans le manga de genre, toujours chez Omake, je vous recommande surtout Sayuri de l'excellent Rensuke Oshikiri. 

En bref

Rock of destruction n'est pas un manga de genre totalement aboutie. Son scénario frise le nanardesque (voulue ou pas ) ce qui n'empêche pas ce one-shot d'être bien rythmé et de posséder une bonne petite ambiance anxiogène malgré tout. Attention, certains passages nous plongent dans une horreur très viscérale qui risquent de rebuter quelques lectrices et lecteurs...

7
Rock of destruction
Positif

Une atmosphère bien anxiogène par une bonne exploitation des décors vides

Bien rythmé

La qualité des chapitres prototypes en bonus de fin de volume

Negatif

Un scénario un peu creux avec de la chair à pâté en guise de personnage

Des chapitres bonus d'une meilleure qualité scénaristique que le manga en lui-même

Un décalage horrifique plus exacerbé avec quelques passages de viols ou tentatives de viols qui peut déranger certains ( tout en contribuant davantage à l'horreur, après tout , c'est un manga d'horreur ! )

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