Critique Manga Comme les autres #2

6
Comme les autres

par Tampopo24 le sam. 19 juin 2021 Staff

De la difficulté de créer du lien

J'avais été plus enthousiasmée par le premier tome de cette saga où le héros est mal entendant. Cependant j'avais lu des chroniques plus nuancées de la part d'amis blogueurs ce que je ne comprenais pas. Je commence à voir pourquoi avec ce deuxième tome malheureusement qui botte un peu à côté.

En effet, l'autrice nous propose dans cette suite, une histoire qui semble totalement oublier la particularité de son héros tant on pourrait la transposer dans n'importe quel cadre lycéen sans même que le héros ait un handicap. C'est dommage.

Cela donne des chapitres assez poussifs, où on voit l'héroïne tenter de se rapprocher d'un garçon qui ne le souhaite pas, en allant voir le meilleur ami de celui-ci qui ne souhaite pas se mêler de tout ça et aimerait qu'on le laisse tranquille, le tout sous le regard d'une ex qui aimerait bien ne pas l'être. Bref, c'est cliché et les valeurs ne sont pas les plus belles que j'ai lu. Je suis assez déçue. Je n'ai rien contre les récits conformistes mais j'attendais plus ici.

Pour autant, l'histoire se lit assez facilement. On a envie de voir comment Tsubaki va finir par se rapprocher du froid et austère Ibuki, parce que forcément ça va arriver. On a envie de voir si ça ne va pas se transformer en carré amoureux entre Tsubaki, Ibuki, Osuke et Hidaka. On a envie d'assister à tous les changements qui vont s'opérer chez eux, rendant certains probablement plus tendres et plus ouverts parce que pour le moment dans l'ensemble ils sont assez fermés.

Le seul personnage ouvert, c'est Tsubaki, qui porte le titre. C'est la seule à se bouger, à tenter de briser leurs murailles respectives, à essayer de comprendre pourquoi ils se sont réfugiés derrière. La surdité d'Ibuki n'explique pas tout, la déception d'Hidaka non plus, ni la nonchalance d'Osuke. C'est donc avec une certaine forme d'ambivalence que je l'ai suivi dans ses efforts, gênée parfois de la voir aussi intrusive, ravie parfois de voir que ça porte ses fruits.

En effet, assister tout doucement à l'ouverture d'Ibuki, qui sort de sa carapace derrière laquelle il s'est réfugié à cause de son handicap mais pas que m'a plu. Le voir s'attendrir sous mes yeux et enfin découvrir tout juste des sentiments amoureux est touchant. Mais que c'est dur d'aimer les personnages de cette série. Je les trouve vraiment hermétiques et compliqués à apprécier, mais cela tient autour de leur écriture que de l'ambiance déprimante, souvent, que l'autrice déploie.

Pourtant, elle fait des efforts pour nous impliquer dans l'histoire. Les dialogues entre Tsubaki et Osuke semblent fait pour nous interpeler. Les échanges épistolaires par téléphone et sur cahier entre Tsubaki et Ibuki interpellent. Mais c'est dur d'oublier cette première partie molle et dérangeante même si après les héros se rapprochent et changent de dynamique. Le triangle/carré amoureux qui se profile avec les complications et drames liés me fatiguent d'avance, alors que moi ce qui m'intéresse c'est le thème de la communication et des échanges avec personne ayant un handicap.

Je déplore d'autant plus ma légère déception sur ce tome, qu'en revanche j'aime beaucoup le coup de crayon de Nojin Yuki, qui me rappelle pas mal celui de Mika Yamamori (Daytime Shooting Star) que je regrette vraiment de ne plus voir publier chez nous. Derrière la beauté froide des visages, on sent bouillir tout plein de choses. Il y a un travail très intéressant sur les regards et j'adore la finesse des traits.

En bref

J'avais adoré le premier tome, j'ai eu beaucoup de mal pendant toute la première moitié de ce deuxième tome avant de renouer avec la série sur la fin, le troisième tome sera donc décisif. Car à vouloir faire trop dépressif, ça déprime vraiment le lecteur et celui-ci peine à s'emballer et s'attendrir pour les personnages malgré leurs avancées.

6
Comme les autres
Positif

Le thème de la communication

La présence d'un héros ayant un handicap

Des dessins fins et plus expressifs qu'on le croit

Une seconde partie qui relève le niveau

Negatif

Une première partie trop déprimante et négative

Un héros agaçant à vouloir resté fermé

Le triangle/carré amoureux qui se profile et les drames qui iront avec

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