Critique Manga Sarissa of Noctilucent Cloud #1

7
Sarissa of Noctilucent Cloud

par MassLunar le jeu. 13 mai 2021 Staff

Les lances de la stratosphère

Sarissa of Noctilucent Cloud fait partie des exclusivités Panini Manga pour ce premier semestre 2021. Décidément, cette nouvelle année s'ouvre sur quelques titres portés sur la SF entre le puissant et engagé Wombs ou encore l'envoûtant Alma même si Sarissa est plutôt un titre à ranger du côté des mangas d'aviation de par son côté SF finalement discret malgré la présence d'un imaginaire indéniable représenté ici par des curieux monstres que sont les Arpenteurs Célestes et surtout ce groupe d'enfants dotés de pouvoirs spéciaux : les Fireball. 

Mise à part ces deux éléments, Sarissa est un titre qui privilégie la force du réalisme du manga d'aviation avec une description très minutieuse et détaillé des différents modèles de combats à commencer par le XF- 2XL Tonnerre Bleue. Rien d'étonnant concernant cette méticulosité puisque ce titre est scénarisé par Miki Matsuda, un mangaka  plutôt inconnu en France qui possède quand même un sérieux pédigrée dans l'univers mecha/aviation au Japon puisqu'il a déjà signé quelques séries du genre. C'est un auteur porté sur la mécanique et passionné par le sujet comme en témoigne le petit dossier assez chargé en fin de volume sur le principal avion de chasse du manga ( description physique, améliorations par rapport au modèle de base, description de l'armement, etc...) .

Pour ce titre Miki Matsuda confie son graphisme à une certain Kome qui signe ici son premier titre après un passage autour de la pure illustration. Si cette dernière fait preuve d'une bonne patte précise et détaillée quand au visuel des avions de combats ou celui des créatures (qui évoquent un peu les Anges d'Evangelion que ce soit au niveau de leur apparence un poil déroutante qu'au niveau de leur sobriquet) , force est de reconnaître que le dessin de ses personnages est assez déroutant.

C'est un style de l' adorable, un peu disproportionné, un style à la "minuscule" , à la poupée avec des traits de visages aplatis , un style qui contraste avec le côté réaliste des avions de chasses et la confrontation face aux créatures célestes. Ces dernières sont plutôt réalistes et leur style passif/agressif rappelle un peu les créatures d'Evangellion qui avançaient surtout dans le territoire. Ces créatures mystérieuses empiètent sur l'atmosphère terrestre et peuvent engendrer de graves accidents aériens. Elles possèdent un design impressionnant, reptilien et souple avec un encrage un peu plus forcé. Les confrontations, sans être des plus spectaculaires pour l'instant, sont efficaces et permettent surtout de mettre en valeur les mystérieux pouvoirs de nos chers enfants-élus.

Pour revenir sur ce décalage au niveau du dessin, c'est assez déroutant. Cela ajoute un parfum de mystère, de curiosité à ce titre qui combine adroitement force militaire et ambiance ovni. Cela donne un élan de vulnérabilité à ces personnages, ces enfants choisis dont notre héroïne Shinobu se retrouve carrément kidnappée par l'intrigue. Encore une fois, je ne peux m'empécher de penser au pauvre Shinji Ikari d'Evangelion qui se retrouvait également sur le front sans avoir rien demander. Les mangakas ne prennent pas le temps de proposer une quelconque ouverture avant de nous emmener au cœur de la bataille. Tout juste, les auteurs insistent sur la vulnérabilité de ces héros, sur leurs faiblesses terrestres qui deviennent leurs forces au coeur du ciel. 

Côté scénario, c'est d'ailleurs l'un des bons points de ce titre qui va nous proposer une galerie de héros. Ils sont 13 au total. Des personnages dont les pouvoirs (invisibilité, regard ultra-perçant, corps écailleux...) les ont mis à l'écart sur Terre mais vont se révéler d'une certaine utilité durant les combats aériens contre les Célestes. Un image d'antihéros jouant la carte de la vulnérabilité mais qui se révèle assez attachante au final. On les découvre peu à peu et on ressent une certaine empathie pour eux. Chacun possède sa propre histoire et ses propres souffrances mais cela renforce leur bravoure en plein combat. Le style un peu mignon de Kome s'harmonise plutôt bien avec ce type de héros même si il n'en demeure pas moins déroutant dans un premier temps. Ne vous attendez pas à des personnages très étoffés dans un premier temps. Sarissa est un titre qui s'affine au fur et à mesure des pages. Son introduction est brutale mais le manga prend le temps de se poser un peu et nous livre parfois des petits passages mélancoliques comme la discussion entre notre héroïne et une vielle dame ou encore le passé du bienveillant Danke. 

Ce premier volume de Sarissa a fini par m'emballer dans une seconde partie qui dévoile d'autres personnages, d'autres enfants-élus. Alors que l'intrigue nous propulsait vers l'action sans échauffement préalable, le scénario s'affine et s'étoffe un peu dans les dernières parties. Au final, à voir par la suite si ce titre va nous décoller de la stratosphère où si on planera sur un titre d'action/d'aviation correct mais sans grande ambition.... 

En bref

Sarissa of Noctilucent Cloud est un titre un peu étrange au premier abord, une étrangeté qui s'explique par le style judicieusement imparfait de Kome. Mais cette étrangeté se dilue dans un manga d'aviation doté d'un style très réaliste quand à la description et au visuel mécanique autour des avions de chasses. Ce premier volume propulse son lectorat dans l'action. C'est bien rythmé et le scénario s'affine au fur et à mesure du volume. Dans l'ensemble, je trouve cette série prometteuse même si il faut d'abord l'appréhender.

7
Sarissa of Noctilucent Cloud
Positif

Un rendu réaliste des avions

Des héros dont la vulnérabilité sert de force

Une ambiance entre étrangeté des personnages et réalisme militaire ( côté avions de chasse)

Negatif

Une ouverture un peu brutale

Le design des personnages qu'il faut appréhender mais qui est assez déroutant

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