Critique Manga Aozora Yell #1

8
Aozora Yell

par Tampopo24 le dim. 31 janv. 2021 Staff

Vivre pour sa passion

Il y a quelques années, Panini avait tenté de publier ce shojo, malheureusement cela n'avait pas dû très bien marcher parce que la série avait été stoppée au bout de 5 tomes. En 2021, avec le changement de direction dans la collection pris l'année précédente, ils se sont décider à relancer le titre, qui a depuis connu entre autre un joli succès au Japon avec une adaptation en film. C'est donc avec de nouvelles couvertures et un nouveau lancement que j'ai pu redécouvrir ce joli shojo lycéen !

Je dois avouer que lors de sa sortie au Japon, à la fin des années 2000, j'avais tenté de découvrir les premiers chapitres de cette série en lisant les scans disponibles sur le net à l'époque, ne croyant pas trop à son arrivée chez nous. Je n'avais clairement pas accroché au style graphique de l'autrice alors, mais heureusement mes goûts ont évolué, et si je continue à trouver ceux-ci un peu grossier et naïf pour moi, j'ai en revanche été totalement emportée par la douce bienveillance de ce titre et la bonne humeur communicative des personnages. Ce fut donc une lecture qui a frôlé le coup de coeur.

Aozora Yell est pourtant un shojo lycéen on ne peut plus classique, avec une héroïne banale, qui comme bien d'autres atterrit dans le lycée de ses rêves poussée par une certaine aspiration, mais qui bridée par son entourage n'ose pas relever la tête et s'affirmer, jusqu'à une rencontre clé !

J'avoue que les premières pages m'ont un peu fait peur. Je craignais de tomber sur une de ces sempiternelles histoires d'amour qui allait éclipser tout le reste, ce dont je n'avais clairement pas envie. J'ai heureusement été bien vite rassurée car le propos de l'autrice est tout autre. En effet, dans ce shojo, elle veut mettre en avant des valeurs qui me touchent et me parlent : l'acceptation de soi, le courage, la force de caractère, la persévérance et bien sûr la passion ! Pour cela, elle met en scène deux héros extrêmement mignons et attachants : l'une fan de trompette et l'autre fan de baseball, qui vont tous deux se battre pour leur passion.

La série est alors devenue juste trop trop mignonne à lire. Mes appréhensions se sont envolées devant ce titre ultra positif qui m'a beaucoup plu. J'ai toujours aimé les titres sur les passions, mais ici c'est encore présenté sous un autre angle. J'adore aussi les titres sur le baseball, mais encore une fois, ce n'est pas montré tel qu'on s'y attend. La surprise est au rendez-vous sur les deux points que j'attendais le plus. Parfait !

L'angle choisi, c'est celui d'une passion qui se travaille et se mérite, une valeur typiquement japonaise qui me parle également. On suit ainsi une héroïne, Tsubasa, pas douée pour un sou qui part de 0 mais qui donne tout. Son pendant masculin, Daisuke, lui, semble être une sorte de petit génie pour les autres mais c'est uniquement parce qu'il travaille d'arrache-pied. Ce sont donc deux personnages joliment introduits par l'autrice. Cependant, elle ne s'arrête pas là, de leur rencontre naissent des encouragements respectifs qui les tirent chacun vers le haut. Ils se réconfortent aussi mutuellement et cela devient juste terriblement émouvant d'assister à la naissance de leur amitié.

Ce sont des personnages profondément bons et gentils, qui cassent le mythe du badboy ou de la nunuche. D'ailleurs Daisuke, le garçon, a une allure qui rompt avec les codes du genre. C'est quelque chose qu'aime faire l'autrice, cela se retrouve dans l'ensemble de ses titres, que ce soit Koko Debut avec son héroïne "garçon manqué" et son héros tout mou, ou Mon Histoire avec son héros à la mine patibulaire dont l'héroïne toute mimi tombe amoureuse. J'apprécie vraiment ce parti pris. Les premiers personnages secondaires sont également bien travaillés, loin du manichéisme auquel on aurait pu s'attendre ici, tous ont des forces et des faiblesses, mais aucun n'est jamais vraiment méchant. Ce sont tous de beaux personnages et j'ai vraiment apprécié cela.

Ainsi l'autrice met en avant avec eux de beaux messages sur l'ardeur au travail, la persévérance qui porte ses fruits, l'honnêteté, l'importance du dialogue. J'ai beaucoup beaucoup aimé, cela a vraiment raisonné en moi et je trouve important de mettre en avant de telles valeurs auprès des jeunes lecteurs auxquels s'adressent ce titre à l'origine. Cependant, l'ambiance a beau être douce et chaleureuse, la mangaka n'hésite tout de même pas à faire quelques critiques sur certains traits de notre société qui peuvent mettre à mal les personnes au caractère réservé ou un peu fragile. Par exemple à vouloir toujours donner des conseils aux autres pour leur éviter des déceptions on peut décourager les gens. Il ne faut pas se fier aux apparences, elles sont trompeuses. On a le droit d'être ambitieux sans pour autant casser les autres, on peut l'être juste pour progresser soi-même. Etc.

En bref

Alors que je partais avec le sentiment que cette série ne serait peut-être qu'une bluette de plus, j'ai vraiment été surprise par son fort potentiel et la beauté de ses personnages ainsi que de ses messages. Ainsi même si sa longueur me fait peur - 19 tomes quand même, ce n'est pas rien ! - j'ai vraiment envie de poursuivre l'aventure !

8
Aozora Yell
Positif

Un titre ultra positif

De très belles valeurs sur le travail, la persévérance, la passion et l'amitié

Des personnages attachants

Une belle relation d'amitié entre Tsubasa et Daisuke

La passion vue autrement

Une critique aussi de notre société de la performance

Negatif

Des dessins un peu grossiers

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