Critique Manhwa Killing Stalking #1

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Killing Stalking

par Niwo le dim. 29 nov. 2020 Staff

Syndrome de Stockholm

Killing Stalking est un titre qui était très attendu en France. Sa singularité et son univers froid et sanglant n'est pas quelque chose qu'on voit souvent dans ce genre de titres. A la base, c'est un webcomic édité par Lezhin. J'avais d'ailleurs eu l'occasion de le lire directement sur leur plateforme.

Killing Stalking n'est pas un Yaoi comme on a l'habitude de voir. Bien qu'il mette en avant les sentiments d'un jeune garçon pour un autre garçon, c'est bien toute la psychologie malsaine et dérangeante qui prime dès ce premier tome. En effet, Bum Yoon développe des sentiments pour un camarade d'université Sangwoo. Ils sont totalement différents : Bum est un invisible, que les gens dénigrent pour son côté frêle aux antipodes de ce que la société attend d'un homme.

De son côté, Sangwoo est populaire, grand et musclé. Il a tout pour plaire et Bum a conscience de ce qui les sépare... Malgré tout, il tente de découvrir le code de sécurité qui lui permettrait d'entrer par effraction chez Sangwoo... Mais avant cela, on revient dans le passé de Bum, lorsqu'il était à l'armée. Un officier s'apprêtait à le violer lorsque Sangwoo est intervenu et lui a sauvé la vie. C'est suite à cela qu'il lui voue toutes ses pensées même s'il sait qu'il ne voudra jamais de quelqu'un comme lui.

Sur ce principe, ce n'est pas quelque chose d'étonnant. On voit souvent, dans les Yaoi, des amours à sens unique qui finissent par se concrétiser grâce à l'acharnement du premier à aimer. Mais dans Killing Stalking, on comprend facilement que ce n'est pas seulement cela... Il y a comme une ambiance malsaine qu'on ne parvient pas à cerner au premier abord. Mais très vite, Bum parvient à rentrer chez Sangwoo et tout ce malaise prend enfin sens. Il y a une femme séquestrée chez ce beau mec populaire et Bum se retrouve bientôt dans la même situation.

Et je pense que c'est à partir de ce moment-là que tout le titre prend sens. Sangwoo est un psychopathe, certes, mais Bum a l'air encore plus torturé que lui. Au point de s'attacher au fait qu'il l'embrasse même s'il lui casse les jambes au même moment... Bref, son amour est renforcé par sa séquestration, on pourrait presque parler de syndrome de Stockholm. Il se conforte dans le fait que si Sangwoo est mauvais, c'est parce qu'il le mérite. Cela ne peut être que cela puisqu'il lui accorde des gestes tendres de temps à autres.

Killing Stalking démarre très fort. Pour ma part, c'est un titre que j'affectionne beaucoup bien qu'il ne soit pas adapté à tout public. Pour l'avoir lu en format webtoon, je dois dire que l'adaptation est superbement réussie. La lecture est fluide et le découpage tient la route, bien qu'il reste différent de ce qu'on voit dans le manga. Le format couleur est aussi un grand plus, qu'on voit de plus en plus dans les « mangas » non japonais, comme Battle through the heavens chez ManEd ou encore les œuvres chez Nazca éditions. C'est un format qui tend à se développer, on le constate notamment sur les annonces webtoon 2021 qui risquent d'être de plus en plus nombreuses au fil des années. Killing Stalking reste tout de même assez unique de part son thème Yaoi et son univers si torturé.

En bref

Killing Stalking est un titre malsain à souhait, très bien écrit et dessiné. On plonge très vite dans cet univers gênant et on comprend très vite ce qui nous attend par la suite... Du sang, de la psychopathie et des personnages qui font froid dans le dos... Un mélange qu'on a pas l'habitude de voir sous cette forme et qui fait l'effet d'une bombe et m'a captivé durant toute ma lecture.

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Killing Stalking
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Commentaires sur cette critique (2)
  • Peut-être une question de droits tout simplement :/. Il arrive souvent que les éditeurs originaux ne veulent pas de version numérique à l'étranger. Surtout qu'ils diversifient de plus en plus les langues disponibles sur leur site, ce n'est pas forcément stratégique de céder les droits numériques dans ce cas-là ^^.

  • Vu le format de départ je ne comprends pas que ce ne soit pas proposé en num, enfin bon la logique des éditeurs français m"échappe souvent...

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