Critique Manga Le jour où j'ai décidé d'envahir la terre #4

8
Le jour où j'ai décidé d'envahir la terre

par Tampopo24 le dim. 4 oct. 2020 Staff

Sombre passé

Après un tome assez léger, l'autrice décide qu'il est temps de complexifier tout ça. Bienvenue dans un tome plus sombre axé sur les histoires de famille. Une grande réussite !

Maiko Ogawa continue, sur des bases classiques, à dérouler son histoire d'extraterrestre qui cherche aussi bien à envahir qu'à protéger la Terre. Cette ambiguïté qui est au coeur de l'histoire depuis le début devient encore plus centrale ici où on en découvre les origines, au point peut-être d'occulter le chapitres d'ouvertures où l'on rencontre la grand mère extraterrestre de la nouvelle camarade de Koichi et Nozomi.

Cette rencontre un peu hors du temps et de l'espace est fort savoureuse mais plus dans l'esprit du tome précédent. Elle sert de transition entre ces deux temps avant que l'on se lance dans une quête des origines bien plus sombre qui va enfin permettre de poser les choses à plat, notamment du côté de Nagi, qui depuis le début cache bien son jeu.

C'est donc sur un air du Petit Prince de Saint-Exupéry, particulièrement bien choisi, que l'autrice décide de nous conter la rencontre il y a 10 ans de Koichi et l'envahisseuse. J'ai adoré ce moment. C'est classique mais parfaitement raconté. On découvre tout d'abord Koichi et Nagi enfants et ce ne sont clairement pas les mêmes. Nagi est bouffé par sa maladie au point d'en être particulièrement cruel envers son frère qui n'y peu rien. Koichi, lui, est déjà terriblement gentil et accepte cette haine et la fait sienne. Il accepte la terrible requête de son frère, ce qui m'a vraiment frappée, mais m'a rappelé ce trait des anciens japonais par exemple qui vont mourir seul dans la montagne quand ils sentent qu'ils dérangent de trop. C'est un peu la même chose ici. Mais cela conduit Koichi a rencontrer notre chère Envahisseuse et alors tout se met en branle.

J'ai beaucoup aimé la façon très poétique et triste avec laquelle leur relation se met en place. Nozomi n'a pas encore de nom. Elle travaille pour atteindre son but, ouvrir le port pour faire plaisir à ses compatriotes, mais elle ne sait pas que ça va tragiquement tourner. J'ai eu l'impression de me retrouver dans Bokurano, cette fois, avec cet art du mensonge à peine dissimulé qui surprend l'héroïne sans qu'elle s'y attende et la pousse à s'affronter elle-même en quelque sorte. Sa rencontre avec Koichi est une petite bouffée d'air frais, c'est lui va la rendre "humaine" en quelque sorte grâce à sa grande gentillesse et bonté. Il est déjà adorable. Mais c'est l'engrenage terrible dans lequel ils vont tomber l'un et l'autre qui va me marquer et dont j'ai beaucoup aimé la mise en scène.

En bref

Malgré ce qu'annonçait la couverture, qui joue à fond sur les non-dits, c'est un récit sombre et dramatique qui nous attend ici. Récit dans lequel, l'autrice continue à se montrer très poétique grâce, ici, à un lien manifeste et très bien exploité avec Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Ce mélange d'univers orientaux et occidentaux, d'histoire connue et de conte revisité, me plaisent énormément. Je suis maintenant autant sous le charme des couvertures que de l'histoire.

8
Le jour où j'ai décidé d'envahir la terre
Positif

Encore une superbe couverture très poétique qui préfigure la suite

Une mise à plat qui permet de faire avancer l'histoire

Retour sur le passé du trio avec la rencontre Koichi-Nozomi

Un terrible portrait de Nagi enfant

Une mise en scène impeccable de la tragédie fondatrice de leur histoire à tous

Des influences magnifiquement exploitée

Negatif

Classique

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