Critique Manga 2.5 Dimensional Seduction #1

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2.5 Dimensional Seduction

par MassLunar le mer. 14 août 2024 Staff

Une critique qui passe de la 2D à la 3D

2.5 Dimensional seduction est la nouvelle comédie romantique caliente de l'été, un titre dans la lignée de Sexy Cosplay Doll où, comme le suggère déjà la couverture, le principal sujet du titre sera le cosplay sous toutes ses formes , source d'humour coquin qui devrait ravir les amateurs du genre sans problèmes... mais entre deux poses lascives, est ce que cette séduction en 3D propose quelque chose de plus ? 

Étonnamment, la réponse est plutôt oui même si ce premier tome de cette série contient jusqu'à 70 % d'humour ecchi, ce manga vient aussi implicitement apporter une question existentielle quand à l'attirance d'un lycéen pour un personnage de fiction.

L'intrigue de cette série repose en effet sur l'idolâtrie de la part d'Okumura, le seul et unique membre du club manga de son lycée, pour le personnage de  Liliel, une super-héroine de manga, peu vêtue et érotisante. Okumura incarne la facette la plus caricaturale de l'otaku fan de manga qui ne trouve refuge que dans ce monde virtuel. Le lycéen n'est guère attiré par les vraies filles en 3D. Pourtant, une nouvelle élève, Lilysa Amano, débarque dans son club et voue tout comme Okumora, un véritable amour pour les mangas et spécifiquement pour Liliel. En plus, Lilysa possède aussi une autre passion secrète : celle du cosplay... 

Le cosplay ou comment faire vivre le temps d'un festival geek des personnages de fictions haut en couleurs avec des costumes soigneusement préparés (ou soigneusement achetés...).

Nous retrouvons cet amour du cosplay dans 2.5 Dimensional Seduction à travers le quotidien de ces deux otakus qui vont développer une relation romantique entre celui qui n'aime que Liliel au risque de fuir la vraie vie et celle qui souhaite devenir une vraie cosplayeuse des plus sexy.

Ainsi, nos deux passionnés vont se fondre dans LEURS réalités  pour des séances photos qui en général , vont gentiment dégénérer en humour ecchi. 

Ce premier tome se concentre donc sur ces séances de shooting délirant et sexy ( mais aussi un peu absurde rien que pour le fait que cela se déroule entre deux cours, dans une salle de club, voire même dans une salle de classe...) et apporte juste ce qu'il faut d'humour ecchi dosé qui raviront les amateurs de comédie romantique piquante sans pour autant que ce premier volume  ne se complaise dans la lourdeur graveleuse à chaque page. 

Les personnages de ce manga comme Lilysa sont des personnages qui assument totalement ce penchant pour le cosplay érotique ce qui donne une tonalité différente à ce titre, par conséquent plus assumée et plus libérée. Ici, le personnage de Lylisa est une lycéenne un peu timide qui devient quelqu'un d'autre lorsqu'elle est en mode cosplay. D'ailleurs, le premier passage où on la voit se changer en Lilliel est traité de manière progressive et délicate pour s'ouvrir sur une planche marquante sur laquelle le jeune otaku contemple son héroïne en chair et en os. Yu Hashimoto , le mangaka, dont c'est la première œuvre publiée en France, se montre particulièrement à l'aise  dans un dessin aguicheur mais qui ne manque ni de grâce ni de netteté.


Les plans sont audacieux avec quelques éclats de nudité et des basculements potaches comme en témoigne la séance de shooting dans la salle de classe, où Lylisa qui troque cette fois le cosplay de Liliel pour son uniforme étudiante démarre cette séance tout en grâce avant de se vautrer de manière cocasse sur le pauvre (ou chanceux) photographe… Dommage d'ailleurs que ce passage soit rattrapé par ce gag ecchi et n'ait pas été traité avec un meilleur sérieux car il apporte beaucoup de naturel au personnage de Lylisia.

Ce premier tome de Dimension Séduction confirme bien ce statut de " comédie romantique déjanté". Pour autant, l'arrivée d'un autre personnage en fin de volume apporte un petit peu d'épaisseur quand à l'intrigue avec le personnage de Tachibana, amie d'enfance du héros otaku, secrètement amoureuse de lui et qui estaussi un peu déchirée par l'attitude de ce dernier vouant son coeur à un personnage non-réel.

Ainsi, derrière ce comique ecchi, Dimensional Seduction pose aussi de manière plus sérieuse la question du rapport au réel de la part d'un personnage totalement obnubilé par la fiction. Mais seule la suite de la série nous confirmera si cette question sera davantage creusée (Okumura aimera t-il Liliel ou Lilysa ? ) ou si la série jouera surtout et simplement la carte du rêve d'otaku devenu réalité avec cet humour ecchi permanent. 

2.5 Dimensional Seduction t.1 signe le début d'une comédie romantique sexy assumée,  agréable, et aguichante qui met le cosplay à l'honneur tout en posant délicatement des questions quand au rapport entre la réalité et le personnage de fiction.

A voir si la suite impose davantage la figure du fantasme otaku, obsédé où la comédie romantique progressive et pétillante.

En bref

Un début de série drôle et volontiers sexy autour de la thématique du cosplay illustré avec grâce et générosité par Yu Hashimoto. Au delà de l'humour nu pas toujours des plus fin, 2.5 dimensional seduction aborde tout de même des questions plus sérieuses quand au rapport réalité/fiction , de quoi alléger cette comédie romantique pimentée, réservée à un public averti bien sûr !

7
2.5 Dimensional Seduction
Positif

Une comédie romantique avec le cosplay à l'honneur mise en valeur par un chara-design gentiment généreux et gracieux porté par de jolies planches

Le propos doucement soulevé du rapport à la réalité à travers la figure d'un otaku obsédé par un personnage de fiction et la cosplayeuse (pas si timide que ça) qui s'exprime à travers ce même personnage

Negatif

Forcément, un humour pas toujours très fin

La situation des shootings dans un lycée, tout de même assez grotesque quand on y pense.

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