Critique Manga Love under Arrest #2

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Love under Arrest

par KssioP le mer. 6 juin 2018 Staff

Love Under Arrest avait pris de vitesse à la fin du tome 1. Maki Miyoshi surprenait en prenant le fleuve à contre-courant, offrant à son histoire d’amour simple et banale un attrait peu commun, titillant notre curiosité. Pris au dépourvu, on se demandait comment cette histoire pouvait évoluer sur la durée et quelle serait finalement l’enjeu proposé. En effet, passé le coup de foudre et contre toute attente, la fille âgée de 16 ans accepte d’épouser le garçon âgé de 23 ans sans même un premier rendez-vous. Sans se connaître ou se poser les questions nécessaires pour un tel engagement. Malheureusement, cette singulière idée reste l’unique originalité jusqu’à maintenant. Bien rapidement dans ce tome 2, on comprend que la ligne directive bien que prise à l’envers reste linéaire et connue. Tout est classique.


Au début du tome 2, KAKO et son bellâtre policier apposent leurs noms sur l’acte de mariage, faisant ainsi le premier vers pas vers l’officialisation de leur relation. Puis, chacun retourne à son train-train quotidien. Seulement, tout n’est pas rose pour autant, les deux amoureux ne se connaissent en rien. KAKO surtout ignore tout du passé de son compagnon. Elle ignore ses habitudes et l’interprétation qu’elle doit donner à ses humeurs particulières. C’est une page blanche dans un bel uniforme qu’elle doit parsemer d’un peu d’encre pour essayer de le comprendre. Or, le moins que l’on puisse dire c’est que notre jeune lycéenne galère terriblement avec son pinceau. Ce n’est pas sa faute néanmoins. KÔTA ne se laisse pas approcher, -jamais durant ses heures de travail qui sont pourtant aussi longues que celles d’un premier ministre- et quand il le fait c’est soit pour la réprimander comme une enfant, soit pour s’endormir avant qu’elle n’ait pu simplement ouvrir la bouche. Conséquence logique, KAKO doute de ses sentiments. Pas très longtemps, son policier n’a qu’à faire un geste gentil pour qu’elle oublie tout son souci.


« Cet homme me convient »


Le lecteur n’est toutefois pas très convaincu et aurait tendance à penser comme MIKADO, sa meilleure amie. Tsundere dans l’âme, celle-ci ne mâche pas ses mots pour exprimer le fond de sa pensée. Elle désapprouve clairement cette relation qu’elle juge raisonnablement précipitée et délirante. Puis, elle voit bien que MONsieur a comme une double personnalité perverse qui fait peur et qui devrait contraindre n’importe qui à se méfier.


Je suis personnellement d’accord. KÔTA se montre surprotecteur, autoritaire, limite dominateur envers sa promise. Peu à peu, il fait main basse sur sa liberté et même s’il se justifie en se montrant inquiet, cela ne donne pas envie.


Heureusement, un autre garçon connu du tome 1 revient en forme pour nous plaire davantage. ÔKAMI, l’agresseur de KOKA, se montre très attachant et pardonnable. D’ailleurs, je ne serais pas contre un rapprochement plus explicite entre eux si vous voyez ce que je veux dire. Il est touchant dans son besoin de rédemption et mignon dans sa manière maladroite de veiller sur celle envers qui il se sent terriblement coupable.


La fin du tome 2 laisse à penser que KÔTA cache un secret qui expliquerait son besoin obsessionnel de jouer les gardes du corps personnel et constant auprès de sa femme. Soit ! En attendant KAKO en prend plein la tronche pour pas un sou et ÔKAMI aussi. Elle ne fait rien de mal, vit à fond sa vie de jeune lycéenne et pourtant c’est elle qu’on accuse et qu’on rabroue en permanence.


Reste que la lecture est plaisante. On apprécie les personnages qui se distinguent de par leurs caractères très différents. L’humour omniprésent détend l’atmosphère et nous délivre de nos soucis du quotidien. KAKO est mignonne physiquement (j’aime beaucoup sa coupe de cheveux très recherchée) et ses réactions façon « ascenseur émotionnel » égayent notre visage. J’accorde un point spécial à leur prof dont le comportement « je m’en foutisme » frôle la parodie. Il est hallucinant dans le bon sens du terme, j’adore.


« Rah, c’est chiant… on peut faire comme si j’avais rien entendu » ?


Globalement un tome bon qui met la lumière sur ÔKAMI et son droit naturel d’une seconde chance. Comme tout à chacun. Ok, il arrive qu’on fasse des conneries mais il arrive aussi qu’on regrette. Sauf que ce n’est pas facile de faire amende honorable quand tous les policiers du quartier vous collent l’étiquette de « Délinquant dangereux » et n’hésitent pas à vous montrer du doigt dès qu’un incident se produit.


Enfin, je dirais dans un registre tout à fait différent et qui ne remet en rien l’histoire qu’il est très FRUSTRANT d’arriver à un peu plus de la moitié du tome et de voir que c’est déjà la fin. Oui ce tome 2 est minuscule en réalité, laissant la place à un OS de l’autrice datant d’avant cette série. Je déteste cela. Cela ne m’intéresse pas et je me sens volée. Plus qu’à espérer que cela ne se reproduira pas.

En bref

Un tome qui tient la route bien que très court. Le couple formé dans l’histoire brûle les étapes sur le papier et pourrait proposer de l’originalité mais finalement leur relation est aussi gauche et imprécise que n’importe quel couple issu du shôjo. L’idée de départ plutôt sympa ne parvient pas à casser les codes du genre, malheureusement. Incompréhensions, malentendus, doutes sont au rendez-vous dans ce tome 2. Rien ne bouge ou n’évolue vraiment entre les deux tourtereaux. Heureusement, ils ne sont pas très importants. Un nouvel élève de mauvaise réputation redonne du piment et offre au lecteur sa dose de bon sentiments. KÔTA devrait en prendre de la graine car il n’inspire pas beaucoup de sollicitude de notre part pour le moment.

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Love under Arrest
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