Critique Manga Fire force #1

6
Fire force

par Therru le sam. 20 mai 2017

Fort de son succès sur "Soul Eater", Atsushi Ohkubo revient dans une nouvelle série, publiée dans un nouveau magazine au Japon (du Shônen Gangan au Shônen Magazine), avec un nouveau rythme de publication (de mensuel à hebdomadaire) et chez un nouvel éditeur francophone (de Kurokawa à Kana).

Beaucoup de changements structurels, mais la recette qui a fait le succès de l'auteur reste néanmoins la même.

En effet, après la lutte pour les âmes dans "Soul Eater", les héros de "Fire Force" luttent pour protéger... des âmes. Oui, si l'esthétique change, l'essence demeure grosso modo très similaire.

Une nouvelle maladie est apparue dans le monde entier : La combustion spontanée. Les humains infectés prennent feu subitement, et se transforment en torches humaines, dépourvues de volonté et devenant des démons de feu, semant le chaos et la mort. Pour combattre ce fléau, des brigades de pompiers d'un genre nouveau ont été formées, les "Fire Force". Parmi eux, des humains normaux lourdement équipés et parfaitement entraînés, des soeurs exorcistes pour apaiser l'âme des personnes contaminées, mais aussi et surtout des surhumains affectés par les changements dans le monde et capables de maîtriser et manipuler le feu à des degrés divers. Ces brigades sont aussi chargées d'enquêter sur les phénomènes de combustion, afin de mettre un terme définitif à cette menace sur le long terme.

Il y a de nouveau cette menace invisible qui plane sur le monde, des héros qui se sont éveillées à un pouvoir puissant pour la contrer avec chacun leur spécificité, des nouveaux alliés qui vont grossir les rangs, des ennemis liés aux héros, et sans doute un boss ultime qui tire les ficelles quelque part. Le tout saupoudré de mystères et de découvertes en découvertes...

Bref, on reste en terrain connu à plus d'un titre.
Surtout que le déroulement de ce premier tome est ultra-classique. Présentation de l'univers, première mission, nouvelle recrue, discussion entre les personnages pour apprendre à mieux se connaître, et même un genre de tournoi. Les dialogues restent convenus et de pure exposition pour mettre en place l'univers, et la motivation du héros reste des plus primaires pour le genre, surtout qu'il nous rabâche les oreilles avec ses tirades plus d'une fois durant ce volume.

Néanmoins, la série possède plus d'un argument à faire valoir en sa faveur pour compenser son classicisme et se démarquer.

En effet, le mangaka dispose d'un vrai talent de mise en scène, ainsi qu'une capacité à immerger son lecteur dans son univers et à exploiter son concept au mieux.
Partir de l'idée des pompiers et les transformer en une brigade exorciste crédible n'est pas chose aisée, mais Ohkubo va jusqu'au bout de son idée et rend le principe crédible.
On apprécie notamment le travail sur les uniformes, sur les armes, les équipements, les procédures... Tous ces petits détails qui nous plongent dans le monde des personnages.

L'auteur fait montre également de sa maîtrise graphique au niveau des décors et des pouvoirs, renforçant encore la crédibilité de sa vision. On sentirait presque la chaleur des flammes, et surtout le danger qu'elles représentent.

Enfin, malgré un certain classicisme, les héros apparaissent pour l'instant tous attachants à leurs manières, et ils nous tardent finalement d'en apprendre plus sur eux et de les voir interagir.
Le capitaine sans pouvoirs spéciaux qui fera office de grand frère, la jeune fille forte et dévouée mais un peu naïve, la soeur effacée mais qui révélera une grande force d'âme, l'idiot au coeur tendre, l'impassible qui s'inquiète pour les autres, et le héros au passé douloureux... Ces rôles pris individuellement ne font guère rêver, mais on trouve déjà une certaine alchimie entre les membres, qui nous donnent envie d'en savoir davantage et de les suivre encore un moment dans leur quête.

Au final, un premier tome qui pose une idée de base intéressante, qui semble faire bon usage de son concept et où on trouve des personnages sympathiques qu'on ne demande qu'à mieux connaître. On constate que l'auteur est toujours aussi en forme dans sa mise en scène, son découpage et son sens du détail, mais il a toujours autant de mal à démarrer ses intrigues sans de longues phases d'exposition un peu lourdingues et une introduction un peu trop scolaire. À voir dans trois quatre tomes si il aura pris ses marques et lancé correctement son intrigue. À surveiller avec attention dans tous les cas.

En bref

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Fire force
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