Critique Manga L'eveil

7
L'eveil

par ivan isaak le dim. 14 févr. 2010 Staff

L’éveil, sous-titré "Anthologie inachevée de Kazuhiko Miyaya", est une co-édition de Vertige Graphic et de Akata, ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Nous aurons ici droit à 4 histoires, choisies par l’auteur lui-même, populaire au début des années 70 et qui aurait fortement inspiré Katsuhiro Otomo…

Les différentes histoires de ce volume ont été écrites entre 1972 et 1982. Elles sont d’un intérêt assez inégal, passant de l’excellent au très moyen…

La première histoire, Lamentations d’un nègre, d’une trentaine de pages, nous narre la recherche d’emploi désespérée d’un ancien éditeur obligé de démissionner après s’être opposé à son patron. Plutôt originale dans son traitement, le parallèle effectué avec Kamen Rider est sympathique.

La seconde histoire, sans doute la meilleure, dure environ 80 pages et est intitulée Le dernier jour de David. Sur fond de conflit politique, nous suivons un joueur de baseball professionnel. Un complot visant à tuer le dirigeant d’un pays voisin (nommé pays A dans la nouvelle) tente d’être étouffé par les autorités et les morts se chiffrent par plusieurs dizaines… Kongo, originaire du pays A, se verra devoir tenir un rôle central dans toute cette affaire. Magistralement mise en scène, cette histoire est conclue de manière splendide par Miyaya. Une excellente surprise.

La troisième histoire, Petit jeu entre amis, la plus courte des 4 (une vingtaine de pages), met en scène Takeshi, Yosuke et Mercy. L’appel du dernier pour une partie de poker va changer leur vie… Parlant d’amitié, ce récit court est très prenant et encore une fois très bien mis en scène.

La dernière histoire d’environ 80 pages est également la plus récente. Intitulée Super Biker, elle est subdivisée en chapitres. Graphiquement, le style de l’auteur a beaucoup évolué, notamment dans son découpage. On peut aimer mais le style rend l’ensemble peu lisible par moment, au milieu de quelques bonnes idées. Accès très technique, l’histoire tourne beaucoup autour de la mécanique, et des motos en particulier. Ces passages ne sont guère passionnants et la relation entre notre héros et le « méchant » manque cruellement d’originalité… Malgré une fin plutôt bonne, cette histoire demeure, et de loin, la moins bonne du recueil, ce qui nous fait refermer ce tome avec un sentiment prédominant de déception…

Véritable découverte, Kazuhiko Miyaya intrigue avec ces 4 histoires et un style graphique propre, dont on sent qu’il a pu influencer un peu celui à venir de Katsuhiro Otomo. Malgré une qualité inégale, ce titre se révèle intéressant, ne serait-ce que pour la seconde histoire, dont la narration est excellente. Une bonne surprise dans l’ensemble.

En bref

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