Critique Manga The Night Beyond the Tricornered Window #5
- 6416ème
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par Tampopo24 le lun. 2 oct. 2023 Staff
Portrait d'une secte
Dernier tome concluant la
première partie de la série symbolisée par ces couvertures en triangle,
il fut aussi singulier que l’histoire qu’il raconte, déstabilisant et
percutant à la fois.
Après plusieurs mois sans être revenue
dans l’univers de la série, j’ai d’abord eu un peu de mal à y replonger
car il faut dire que la narration (ou la traduction ?) de Tomoko
Yamashita est assez particulière ici, de même que les histoires
fantastiques plantées dans notre monde réel qu’elle nous conte. C’est
sombre et à la fois apathique. Etrange.
Le tome s’ouvre par une série de
chapitres indépendants mettant en scène tour à tour le duo
Mikado-Hiyakawa, puis Erika et l’inspecteur Hanzawa. A chaque fois, on
se retrouve dans de drôles de moments, de drôles d’affaires, rappelant
les pouvoirs occultes ou le rapport à l’occultisme de chacun, mais c’est
un espèce de statu quo qui se dégage et les histoires semblent un brin
anecdotiques. Ainsi Mikado et Hiyakawa affronte un malédiction qui se
propage d’un être à l’autre dans la rue pour observer d’un air et
sourire bizarre la victime, ou encore les retrouve-t-on à une soirée
rencontre pour découvrir le fantôme infiltré dans l’assistance. Quant à
Hanzawa, il va aider une femme, fil de criminel, rongée par la
culpabilité et il va aussi confronter Erika à ses crimes, ce qui va la
bouleverser, elle qui croyait être anonyme.
Des chapitres courts et un peu
anecdotiques. Mais ce n’est pas ce qui compte, car ce qui se dégage ici,
c’est à la fois l’envie de l’autrice de nous parler des problèmes de
sociabilisations d’Hiyakawa qu’elle va expliquer ensuite longuement et
avec brio dans la seconde partie de ce tome, mais aussi de travailler la
notion de foi et croyance, qui ouvre une brèche chez chacun pour les
malédictions lancées par des gens comme Erika. L’autrice questionne
aussi sur le rapport de notre société à la culpabilité, à la victime et
au coupable. Elle le fait finement, sans manichéisme, avec de réelles
réflexions sur l’intériorité de chacun et sans parti pris. C’est
excellent !
Et c’est ce qui conduit à la dernière
partie de ce volume, celle qui lui donne toute sa mesure : le récit de
l’enfance d’Hiyakawa au sein d’une secte ! Hiyakawa est un personnage
singulier depuis qu’on l’a rencontré et on pouvait croire que c’était
juste une volonté de l’autrice ne reposant pas sur grand-chose d’autre
qu’une copie des figures célèbres d’associaux comme Sherlock Holmes. En
fait, pas du tout ! L’autrice révèle ici la source de ses troubles et
c’est brillant ! Avec une froideur presque clinique, elle décortique le
mécanisme d’enfermement vécu par un enfant qui aurait vécu dans une
secte et connu uniquement cela. Entre privations, utilisations dévoyées
de ses capacités et enfermement, comment aurait-il pu développer les
mêmes capacités sociales que nous ? Je suis restée scotchée devant ces
chapitres !
En bref
Nouveau chapitre de l’histoire, la révélation du passé et de l’identité d’Hiyakawa est menée brillamment pour le confronter à cette Erika qui continue à prendre tant de place par ses malédictions. Dans cet univers fantastique gore moderne, l’autrice fait passer des messages forts sur la formation des jeunes esprits, les sectes, les notions de croyances mais aussi de culpabilité et de victimisation. Juste brillant !
Positif
Des révélations puissantes sur Hiyakawa
Le portrait terrible d'une secte depuis l'intérieur
La force d'écriture de l'autrice sur les personnages
Un scénario qui évolue et s'affine enfin
Negatif
Un fantastique plus discret cette fois
Il faut s'accrocher pour suivre
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