Critique Manga Valhallian the Black Iron #1

8
Valhallian the Black Iron

par MassLunar le mar. 7 févr. 2023 Staff

Chroniques d'un samourai et d'une valkyrie

Valhallian the black iron par le dessinateur de l'implacable manga de boxe Riku-do, Mr. Toshimitsu Matsubara , nous propulse en plein coeur du Valhalla , le fameux paradis des guerriers de la mythologie nordique à la différence près que nous ne partageons le point de vue d'un viking mort en plein champ de bataille mais celui d'un samourai valeureux déterminé à retrouver son fils.

C'est un parti pris interressant qui rappelle un peu ce mélange de cultures mythologiques que nous retrouvons dans le déjanté et ultra-fun Valkyrie Apocalypse où diverses divinités issues de différentes croyances combattent divers guerriers humains issus de différentes époques et cultures. On relève un peu ce melting-pot dans Valhallian the Black Iron où le Valhalla devient un monde réceptacle  dans lequel combattent et s'entrainent indifiniment différentes armées de "guerriers de tous temps et de tous lieux"  même si ici le point de vue est avant tout focalisé sur le personnage sur le personnage de Tetsujiro Soma, un redoutable bretteur samourai. 

Valhallian possède d'emblée toutes les qualités d'un excellent seinen d'action combiné avec une bonne touche de drama mais ce qui fait la force de ce titre, c'est tout simplement le dessin de Mastubara qui vient nous éblouir la rétine.

Parfaitement mesurée et équilibré dans son encrage, une foison de détails que ce soit chez les personnages comme dans le décor , Valhallian est un titre d'action et de mouvement qui se tarde en plus de nous offrir un visuel parfois très complentatif. On tombe facilement sous le charme et entre deux combats enragés , on se surprend à admirer ici Yggdrassil le majestueux arbre-monde, ou encore un long aqueduc envahie par des lianes percé par la profondeur du dessin ou bien le soin apporté à la barbe d'un seigneur chinois ( si, si...). Une belle mention spéciale pour le chara-design avec son lot de costumes qui dénote chaque peuple comme les impitoyables soldats romains , le magnifique et impérial Guan Yu , la délicatesse des naturels Midgardiens, l'arme du héros qui surgit du bois... De nombreuses idées visuelles parsément et enrichissent ce premier tome.

La plongée dans le Vallhala est ici traitée avec le sérieux remarquable du mangaka qui nous offre un style graphique sculptural hérité de son manga Riku-do qu'il combine avec une bonne immersion tout en imaginaire et inspirations sincères de la mythologie et de l'Histoire. 

Insistons encore un peu sur ce magnétisme visuel avec une belle multiplication des plans et des mouvements : contre-plongée, élancée aérienne autour des décapitations, vision calquée à travers l'oeil du héros... Le résultat est épique et généreux et redonne aussitôt goût à une bonne relecture.Pour un peu, on regretterait presque que l'intrigue de cette série soit prisonnière de l'unique point de vue du héros et de sa valkyrie comme le sentiment d'un plan un peu trop ressérrée qui n'élargit pas assez l'univers du Valhalla et de ses nombreuses âmes. Mais nous n'en sommes qu'au débutet déjà, cette série signe une entrée en matière visuellement magistrale.

Mais que serait la forme sans le fond ? Clairement, même si il est plus premier degrès que Valkyrie Apocalypse, la nouvelle série de Toshimitsu Matsubara annonce une intrigue un peu classique porté par un héros guidé par le soucis de protéger son fils et qui va enchainer des combats dans le but d'atteindre son objectif. Dans l'ensemble, l'intrigue ne promet rien de transcendant mais les personnages sont tout de mêmes bien écrits à commencer par Soma, ce redoutable guerrier samourai dont le côté bornée le rend parfois un peu trop individualiste. Son rapport avec son fils dégage une certaine bonté et apporte une quête plus humaine à ce titre. 

On appréciera aussi le duo presque comique qu'il forme avec la petite valkyrie moitiée ailée,  Hrist, un personnage bien décidée à aider les midgardiens et désespérée d'avoir choisi l'égoiste Soma en tant que guerrier. Dès ce premier tome, le mangaka enrichit la galerie avec des soldats romains brutaux et féroces menés par un glacial général et surtout le personnage de Guan Yu, un colosse charismatique à la barbe vaniteuse. A noter que nous avons affaire pour certains à de véritables personnages historiques. Les fans de Valkyrie Apocalypse seront peut-être ravis de retrouver Lièvre Rouge, un remarquable étalon de l'Histoire de Chine. 

L'intrigue reste bien rythmée et c'est d'autant plus une qualité pour une série qui s'achève en six tomes. Les enjeux et les bad guy sont bien introduits ce qui ne peut être que prometteur pour la suite.

En bref

Valhallian the Black Iron t.1 signe une entrée magistrale dans le seinen d'action porté par la générosité du melting-pot historique et mythologique. Ici, le Valhalla resplendit grâce au dessin particulièrement soignée de Toshimitsu Matsubara qui nous régale par sa généreuse maîtrise et son sens de la technique.

8
Valhallian the Black Iron
Positif

Du chara-design jusqu'aux plans épiques du Valhalla, du sens du mouvement jusqu'aux soins accordés aux petits détails, Matsubara-san nous régale avec son style graphique.

Une introduction riche en péripéties menée tambour battant avec des personnages haut en couleurs et un rapport père-fils attachant

De l'action tout en générosité associé à de multiples plans

Negatif

Un point de vue un peu trop resserrée sur le personnage de Soma qui nous donne envie d'en voir davantage sur le Valhalla.

Une intrigue dont on flaire un déroulement un peu classique.

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