Critique Manga Réimp' ! #3

Devenir mangaka

Naoko Mazda pourrait très bien se satisfaire de simples chapitres indépendants des uns des autres. Il n'en est rien. Je souhaite vraiment mettre ce point fort en avant, car, pour ce genre de thématique, ce n'est pas souvent le cas. Sincèrement, on va le voir avec ce troisième volume, c'est le genre de livre qui va se bonifier avec le temps grâce à sa belle galerie de personnages que l'on apprend à connaître au fur et à mesure du temps.

Du coup, nous reverrons un ancien personnage du précédent tome. Ce dernier avait marqué les lecteurs, donc le choix est très judicieux. On avait vraiment envie de savoir s'il s'en sortait. Au sein de l'équipe de Vibes magazine, on fera la même chose. Le directeur refait une petite apparition, et, permettra de prendre une décision très attendue.

Effectivement, un concours est organisé au sein de la rédaction pour les jeunes artistes en herbe. Lors de notre lecture, on va suivre plusieurs parcours de mangakas. Ils sont assez hétérogènes.

On y remarque une femme. Elle va vouloir se faire une place dans ce monde où il est difficile d'être tout de suite reconnu. Notre étudiante veut aller plus vite, elle prendra malheureusement une mauvaise décision. C'est ce qui est passionnant, car, on se demande jusqu'où ira la désillusion. Va-t-elle arriver à saisir sa chance malgré ce nouvel éditeur de mauvaise réputation ?

Par la suite, il y a aussi un jeune talent à suivre. Il est mauvais en dessin par contre, a contrario, son imagination risque d'être débordante pour ses futurs lecteurs. Son nouveau poste d'assistant sera l'occasion de s'améliorer. Ou alors, il faudra autre chose pour se rendre compte de la différence énorme qu'il y a avec ses collègues. Ce sera à découvrir au fur et à mesure des chapitres.

Afin de faciliter la narration, il est de bon ton de le mettre avec la jeune femme. Donc, on suit ces deux-là en parallèle. On parle à ce moment de la place de la femme dans ce métier encore très masculin. Justement, il ne va pas falloir la confier à un artiste mal attentionné. Comme dans la vie, il y a des mangakas qui aiment plus transmettre que d'autres. Il faudra alors trouver celui-ci.

Notre petite oursonne va donc apprendre à repérer les nouveaux talents, et surtout, les accompagner lors de leurs toutes premières publications. On la voit lors de sa première convention, jusqu'au design de la couverture. On fera aussi un tour en librairie afin de représenter celle-ci dans les rayons. La réimpression, est à prévoir financièrement également. Bref, rien de doit être laissé au hasard par souci d'économie. Lorsque l'on parle également du choix du papier, cela résonne en nous par rapport à la crise subite actuellement.

Tout ceci peut vous paraître lourd, il n'en est rien. Le côté humain prime, du coup, on avale une grande quantité d'informations sans s'en rendre compte. On a vraiment l'impression de passer de l'autre côté du décor. Pour ceux que ça intéresse, « réimp' ! » est une mine d'or. Et, encore une fois, l'interview en fin de tome de Benoît Huot, le responsable éditorial chez Glénat depuis quatorze ans, met vraiment une plus-value au tout pour le public français. Le fait de faire ça à chaque fois me plaît énormément. Un grand bravo à toute l'équipe !