Critique Manga The Eminence in Shadow #1

7
The Eminence in Shadow

par MassLunar le ven. 21 janv. 2022 Staff

L'ascension d'un héros de l'ombre

Nouveau isekai de ce début d'année 2022 par la compagnie Doki-Doki qui est loin d'être à son coup d'essai dans le genre puisque le label manga de chez Bamboo édite également la fameuse série The rising of the shield Hero

Comme très souvent, le héros du genre est un personnage de notre monde qui se retrouve crapahuté souvent suite à son décès dans un monde de fantasy dans lequel il va vivre une vie réincarnée de meilleur qualité que la première. On ne change pas une recette qui gagne à la différence près que le personnage principal du nom de Cid nourrit une ambition secrète : celle de devenir une éminence de l'ombre, autrement le gros bonnet qui contrôle clandestinement les ficelles du destin de chacun derrière une capuche et une solide organisation secrète. Sans véritable cause à cette passion, Cid voue à la fois un culte à la fois à la discrétion et au pouvoir. Il nourissait déjà cette ambition dans sa première vie, le voilà en train de la cultiver une seconde fois dans ce monde de magie.

C'est un postulat qui change un peu la donne dans le sens où le héros réincarné de l'isekai est souvent un héros de premier plan qui deviendra plus fort au fur et à mesure. The eminence of shadow se veut plus subtil que cela puisque notre (anti)héros ne cherche pas à briller dans la lumière mais plutôt de s'illustrer dans l'ombre. Ainsi, depuis le plus jeune âge de sa réincarnation, il passe son temps à dissimuler son talent conséquent aux yeux des autres tout en commençant à développer une organisation secrète qui poursuit le but fictif de réduire à néant une entreprise démoniaque. Un but fictif car cette société démoniaque n'existe pas vraiment aux yeux de Cid qui se sert de cette histoire pour manipuler ses belles associées et surtout assouvir son but de devenir un puissant cerveau de l'ombre... Cela dit, la réalité d'un monde de fantasy est parfois imprévisible et elle finira par rattraper Cid, surtout lorsqu'une véritable menace finit par émerger.

Ce premier tome de The Eminence of Shadow propose un bon mélange entre un humour basé sur les quiproquos, l'humour de situation et un bon style d'action basé sur une fantasy nerveuse et tranchante. En mettant en valeurs ces différents ingrédients, l'auteur Daisuke Aizawa également écrivain du light novel homonyme met donc à l'honneur une certaine comédie tout en soulignant la qualité d'une intrigue qui se développe progressivement sans tomber dans la lourdeur d'un héros qui se bat continuellement pour progresser et briller en société.

C'est un titre plutôt fin qui prend un peu à contre-pied le genre de l'isekai.

Tout d'abord, sans être un génie du mal, notre héros est quand même quelqu'un d'un peu fourbe à travers ses mensonges et ses jeux de manipulations qui ne servent que sa quête égoiste. De plus, c'est un être qui est déjà talenteux, véritablement doué pour le combat, et qui doit justement dissimuler ce talent pour rester secret. De ce fait, Cid cultive une fausse image de personnage médiocre aux yeux des autres. Ce jeu de façade donne un certain humour tout en panache à ce premier volume qui enchaine à la fois les situations absurdes de manipulations avec des confrontations plutôt bad-ass. Ainsi , The eminence of shadow est un manga qui n'hésite pas à planter sévèrement de l'épée quand le besoin s'en fait sentir.

Cid apparait comme un personnage assez vaniteux et impitoyable d'une certaine manière. Ajoutez à cela le dessin d'Anri Sakano et de Touzai au chara-design qui donne une allure classique mais efficace à ce personnage.

Pour l'heure, même si ce premier tome pose les jalons  d'une fantasy à la fois drôle et ténébreuse, j'attends de voir ce que le second volume va donner en terme d'enjeux. Pour l'instant, on ne sait pas sur quel pied danser avec ce héros qui cherche à accomplir une quête somme toute égoïste. Avec du recul, nous avons affaire à un univers qui manque d'un peu de charisme si ce n'est des personnages fort sympathiques comme Cid en premier lieu ou encore la princesse pourrie gâtée qui va à son tour se prendre au jeu de la manipulation. En premier plan, plus que la quête même , ce sont surtout les relations entre les personnages et leur lot de quiproquos qui sont au centre de ce début de série. A voir comment toute cette machination va évoluer... Ce premier tome n'en reste pas moins fort sympathique et introduit adroitement un héros peu scrupuleux aussi burlesque que bad-ass. 


En bref

Ce premier volume de The Eminence of Shadow promet une fantasy à l'allure d'une farce subtile avec son personnage principal dont le seul but est de devenir un cerveau machiavélique de l'ombre. En jouant cette carte de l'anonymat, les auteurs parodient agréablement le genre même si on attend de voir quelques sérieux enjeux par la suite !

7
The Eminence in Shadow
Positif

Un héros charismatique entre marionnettiste et propre pantin d'une menace qu'il ne soupçonne pas

Un bon équilibre entre humour de caractère et une attitude bad-ass

Negatif

Un environnement de fantasy peu inspiré

Une intrigue qui pose un peu faiblement ses enjeux

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