Critique Manga Samurai Deeper Kyo

"Toi aussi tu l'as entendu n'est-ce pas ? Le bruit du vent sacré"

Un manga qui m'a accompagné tout au long de mon adolescence. Je ne peux m'empêcher d'avoir une certaine nostalgie rien qu'en évoquant le nom de la série. Toutefois, après une relecture avec des yeux d'adulte, celle-ci n'est pas exempt de tout reproche.

L'histoire narre les aventures de "Kyo aux yeux de démon", un samurai sanguinaire qui ne combat que pour la victoire et pour le titre du plus fort. La particularité du shonen, c'est la présence du personnage dans le corps d'un autre, Kyoshiro Mibu, un pharmacien "de la paix et de l'amour" au passé bien mystérieux.

Durant les 38 tomes, Kyo, car il deviendra le protagoniste principal, cherchera à récupérer son corps sur le territoire des Mibu, dont l'arc occupera une bonne vingtaine de tomes, en compagnie d'amis qu'il se fera au cours des différents combats menés. Au final, deux grandes intrigues seront au coeur du manga : la relation Kyo/Kyoshiro et le secret du clan Mibu, que seuls une poignée d'individus connaissent.

A mon sens, l'histoire démarre vraiment à partir du 9/10ème tome. Avant, nous avons le droit à une série de combats, à différents endroits, sur de petits arcs, qui ne servent qu'à présenter les personnages. On ne va pas se mentir, ce n'est pas intéressant. Les planches sont belles mais les méchants croisés sont complètements nazes, vite balayés et oubliés. Alors, pourquoi à partir du 9ème tome ? Parce qu'on rentre dans le sujet tout simplement. On a le droit à des explications sur Kyoshiro et sur ce qu'il est (enfin, un petit peu).

Par la suite, plusieurs personnages feront leur apparition et viendront alimenter en nombre la troupe de Kyo pour l'aider dans sa quête. Personnages qu'on distingue bien des uns des autres, au niveau de leurs pouvoirs et de leurs personnalités, et franchement attachants (Luciole !).

Le gros problème du manga est sa longueur. Il y avait clairement moyen de réduire des passages. Et cela est due au trop (beaucoup trop) nombreux combats. A peine, un combat terminé que le suivant démarre, partout, tout le temps. Et ça rend l'objectif de Kyo super long. Si les héros sont amenés à évoluer en groupe, ça n'arrête pas. Quand le groupe 1 finit son combat, le groupe 2 a le droit au sien. En alignant les duels, on multiplie les adversaires qui sont, à de rares exceptions, mal caractérisés et dénués d'objectifs "je vais battre Kyo aux yeux de démon", "je suis le plus fort" ... Ils ont au moins l'intérêt de pousser nos héros à progresser (mais c'est fatigant). L'esprit shonen y est.

Les 5 derniers tomes sont assez incroyables et matures. Les combats sont intenses, les révélations s'enchainent et enfin, on a le droit à deux méchants aux convictions fortes, déterminés à accomplir leurs missions quel que soit le prix à payer. Avec le recul, ils sont autant voir plus intéressants que nos héros. Le boss final est vraiment cool. L'ensemble est accompagné avec des planches superbes, dessinées avec des pinceaux.

En autre défaut, on peut souligner l'abus par l'auteur de ce type de phrases : "c'est donc ça la puissance/la force de ...", "voilà donc la différence entre XX et XX".

Quelques mots sur la fin : une des plus réussies que j'ai pu lire, pleines de nostalgies (un ultime chapitre sans dialogue) et de beautés.

On referme le manga en se disant que, finalement, on a passé un bon moment.