Critique Manga The Devil of the Gods #1
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par Tampopo24 le lun. 6 juil. 2020 Staff
Exorciste à la sauce japonaise du XXIe siècle
Étant de nature sensible, je ne suis pas une grande fan de lectures horrifiques, j'ai tendance à les éviter autant que possible, mais il y a quelques années, déjà chez Glénat, j'avais découvert et beaucoup aimé La Tour Fantôme de Taro Nogizaka, qui était un hommage à l'eroguro, j'ai donc eu envie de redonner une chance à un titre de leur collection.
The Devil of the Gods de Tsukasa Saimura et Kozo Takahashi est très différent du titre précité. Tout d'abord il est très contemporain, puisqu'il s'ouvre sur une scène de tuerie de masse dans un métro tokyoïte. Puis ensuite, il part dans une direction totalement inattendue, celle d'un prêtre exorcisant des gens possédés et épaulé par le jeune héros de l'histoire, qui a vu sa compagne se faire elle aussi posséder. C'est donc un récit digne des blockbusters fantastiques américains.
Pour ma part, j'ai trouvé la lecture de ce premier tome très dynamique. Les chapitres s’enchaînent à toute vitesse. On comprend rapidement dans quel genre d'histoire on s'embarque et quels en seront les principaux protagonistes. L'ambiance horrifique est posée d'emblée, il n'y a pas de tromperie sur la marchandise. Les dessins sombres et font bien peur quand c'est nécessaire, le fantastique étant parfaitement maîtrisé dans sa représentation avec les codes qu'on lui connait. On se croirait en plein dans une version moderne et japonaise du film l'Exorciste et c'est très réussi.
J'ai aimé voyager d'une première intrigue abominable mais réaliste, une tuerie de masse dans un métro, à quelque chose de plus discret et surréaliste avec ces personnes possédées que l'on croise, jusqu'à ce que ça semble toucher quelque chose de plus vaste reliant les deux et impliquant la police en plus de notre prêtre exorciste et de son apprenti. Tout se goupille plutôt bien même si le lien entre les deux reste encore à établir. C'est en tout cas un très bon démarrage.
Là où la mayonnaise prend moins bien chez moi, c'est justement avec le jeune héros, Renji, archétype du jeune adulte naïf, qui se paie tout de même une prostituée et finit par en tomber amoureux. J'ai l'impression de déjà parfaitement connaitre ce genre de personnage et je n'en suis pas fan. Du coup, j'ai préféré les vieux briscards, que ce soit le prêtre qui semble avoir laissé de gros bagages derrière lui, ou le flic qui mène l'enquête, qui est une vraie crapule qui n'a peur de rien. Au moins, s'ils ne sont pas originaux, ils ont une autre envergure.
Ce charisme on le doit avant tout au trait de Kozo Takahashi, qui est parfaitement dans les normes de ce qu'on attend d'un auteur publié chez l'éditeur de L'île infernale. C'est contemporain et bien ciselé, avec une belle variété des "gueules" des personnages et des expressions riches et puissantes. Les décors sont soignés et l'on ressent une grande noirceur dans ce milieu urbain, lieu de toutes les peurs et horreurs. C'est classique mais très réussi.
En bref
Ce premier tome, même s'il est un peu court, est donc une excellente plongée dans l'univers horrifique du duo Saimura - Takahashi. Il fait démarrer l'histoire sur les chapeaux de roue tout en conservant énormément de mystères. Les premiers fils se détachent ainsi que les acteurs qui les remonteront, maintenant on a hâte de voir tout cela se poursuivre.
Positif
Une ambiance horrifique et fantastique maîtrisée
Une narration dynamique
Des seconds couteaux qui ont des gueules et de l'envergure
Une ville sombre et effrayante
Beaucoup de mystères
Negatif
Un jeune héros trop naïf et déjà vu
Une intrigue encore un peu floue
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